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En 2035, plus aucune voiture à moteur thermique ne sortira des usines de production. C'est l'Union Européenne qui l'a décidé. En prévision et parce que c'est dans l'air du temps, la Wallonie veut installer plus des bornes de recharge pour les voitures électriques sur son territoire. Certains bourgmestres demandent de calmer le jeu.
Christophe est propriétaire d’une voiture hybride, chargée au bureau ou chez lui. Entre les deux, c’est un problème. Dans cette zone rurale, il n’y a pas de bornes publiques. La Wallonie a pour objectif d’installer 6.000 points de recharge d’ici 2026.
"6.000, quand on sait le nombre de véhicules en circulation, et l’interdiction des moteurs thermiques en 2035, est-ce que ça sera suffisant ? On pose aussi la question pour les personnes en appartements. Nous, on a des maisons mitoyennes. Je me dis qu’on a de plus en plus de personnes en appartement, et je ne sais pas du tout comment ces personnes vont faire à l’avenir", confie Christophe.
A Jurbise, il y avait une borne publique, mais le gestionnaire l’a enlevée il y a plusieurs mois, vu le peu de succès rencontré. Combien y a-t-il de véhicules électriques ou hybrides ? A Jurbise, la commune ne le sait pas et peine à estimer ses propres besoins.
"Nous n’avons pas le cadastre de l’ensemble des véhicules électriques sur notre territoire et donc c’est difficile d’estimer le nombre de bornes nécessaires. J’imagine que ce nombre ne va faire qu’augmenter. C’est un débat compliqué. On nous met énormément de contraintes, mais il n’y a pas de dialogue, de concertation", estime Jacqueline Galant, la bourgmestre.
La recharge pose un problème dans les rues plus urbanisées. Avec les maisons de rangée, difficile de recharger sans gêner le passage sur les trottoirs.
"On ne peut pas privatiser l’espace public, et commencer à dire, dans l’espace public où il y a du stationnement pour les riverains, on va limiter le stationnement pour les bornes électriques avec tout ce que ça engendre comme problème de vivre ensemble. On a donc refilé la patate chaude aux communes avec des questions sur l’approvisionnement électrique. Aura-t-on assez d’électricité ?", s'interroge Maxime Daye, le président de l'Union des Villes et Communes.
Pour toutes ces questions sur la transition énergétique, l’Union des Villes et Communes souhaite entamer un dialogue avec le gouvernement wallon.