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Le fonctionnement des cabinets ministériels est au cœur de l'actualité depuis plusieurs jours. Pour rappel, deux membres du cabinet de la ministre des Entreprises publiques, Petra De Sutter, continuaient à être payés par bpost alors qu'ils auraient travaillé sur des contrat impliquant justement l'entreprise postale. Le ministre Georges Gilkinet est aussi pointé du doigt: un de ses collaborateurs est un expert détaché et payé par Skeyes, l'entreprise chargée du contrôle du trafic aérien. Ce spécialiste aurait participé à plusieurs réunions concernant précisément Skeyes.
Face à ces polémiques, tentons d'y voir plus clair sur l'organisation d'un cabinet ministériel. Lorsqu'un ministre entre en fonction, il doit constituer une équipe sur laquelle il peut s'appuyer, autrement dit, son cabinet ministériel.
Ce sont eux qui connaissent vraiment les dossiers
À la tête de ce cabinet, on retrouve le chef de cabinet.
L'équipe est également composée de personnel d'exécution, comme des secrétaires, chauffeurs ou comptables.
Enfin, il y a aussi des attachés. Ces conseilleurs ont un rôle essentiel. "Souvent, ce sont eux qui connaissent vraiment les dossiers dans leurs difficultés, dans leur côté technique. Ils vont venir appuyer, conseiller le ministre, qui n'est pas forcément spécialiste de ces matières au moment de sa nomination. Ils vont venir le conseiller pour qu'il puisse prendre les arbitrages nécessaires", souligne Antonio Solimando, notre coordinateur politique chez RTL info.
C'est parfaitement légal et c'est extrêmement courant
Parmi les attachés, certains viennent du secteur privé. D'autres sont des fonctionnaires détachés, soit de l'administration, soit d'entreprises publiques autonomes, comme bpost. "C'est prévu par des arrêtés, donc c'est parfaitement légal et c'est extrêmement courant", précise Marie Göransson, professeur de management public à l'Université libre de Bruxelles. "Globalement, il y a toujours une très grande proportion de membres du cabinet qui sont détachés, qui proviennent donc de l'administration et qui viennent travailler dans le cabinet d'un ministre", ajoute-t-elle.
Quelles étaient les attributions des personnes en cause?
Ces fonctionnaires détachés continuent d'être payés par leur employeur d'origine. Dès lors, peut-il y avoir un conflit d'intérêt, comme certains l'estiment, au sein du cabinet De Sutter? "Tout dépend, finalement, de ce qu'ont été les attributions de ces personnes qui ont travaillé dans le cabinet De Sutter. Est-ce que c'était pour travailler sur des activités de service public? C'est un des arguments qui a été donné, puisqu'il a été mis en évidence que ces personnes étaient là uniquement pour travailler sur le contrat de gestion", réagit Marie Göransson. "Ou alors, est-ce qu'on est plus dans un problème où les personnes qui ont travaillé dans le cabinet De Sutter ont pu influencer certains éléments qui ont trait aux activités commerciales de bpost. Je pense que cette distinction est importante à faire".
Selon la spécialiste que nous avons interrogée, ces polémiques mettent une fois de plus en lumière l'opacité qui entoure le fonctionnement des cabinets ministériels.
