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Wouter Verschelden, qui était l’invité de Martin Buxant dans bel RTL Matin, a dévoilé les coulisses de la Vivaldi. Le journaliste politique évoque les colères d'Alexander De Croo, le bilan budgétaire et d'autres anecdotes.
Auteur du livre politique "La chute de la Belgique", le journaliste politique a répondu à différentes questions sur le bilan de la Vivaldi (le gouvernement d'Alexander De Croo) et ses coulisses.
Le titre de votre livre n’est pas optimiste…
"J’avoue que ça a l’air dramatique, mais la réalité est que le bilan de la Vivaldi est assez négatif. On est dans une situation budgétaire que tous les Belges connaissent. C’est horrible. On est un des pires élèves de la classe européenne. On est sous la tutelle de la commission européenne. C’est le résultat de 4 ans de mauvaise gouvernance."
C’est une vraie histoire que vous racontez, avec des mauvais coups. Est-ce le scénario d’une série télé ?
"De temps en temps, la réalité dépasse un peu la fiction en Belgique. Ce n’est pas spectaculaire de dire que ce gouvernement ne fonctionnait pas. Il y a eu des petites anecdotes qui tuaient l’atmosphère. Il y avait un énorme manque de confiance entre les partenaires."
Qu’est-ce qui fait que la politique belge est particulière ?
"Dans chaque pays, il y a des tensions, mais en Belgique, c’est particulier. Il y a toujours cette question existentielle : est-ce que la Belgique survivra ? Cela fait 20 ans que je suis journaliste politique, et depuis 20 ans, on se pose de plus en plus cette question. Il faut se souvenir que lors des dernières élections, il y avait presque 50% des voix qui ont été données à des partis séparatistes. C’est menaçant. Il faut se souvenir que la promesse de la Vivaldi était de démontrer que le pays fonctionnait, qu’il y avait une équipe de 11 millions de Belges."
Alexander De Croo "prend cher" dans votre livre. Vous avez écrit qu'il s'énerve et insulte les gens quand on n'est pas d'accord avec lui.
"De temps en temps, c’était vraiment tendu, et il utilisait des techniques de management à l’ancienne. Il mettait la pression, et je ne pense pas que ça a beaucoup fonctionné…"
Alexander De Croo a tout tenté pour devenir commissaire européen en contactant Georges-Louis Bouchez et Bart De Wever…
"Cela révélait que, même à la fin, il était à la manoeuvre. Il a contacté ses grands adversaires, et s’est mis à genoux pour obtenir ce poste. Il a cherché une sortie de secours. C’était le fil rouge de ce gouvernement. Cela a amené un manque de confiance au sein des partenaires. Il a fait comme Charles Michel..."
Quel était le rôle de Georges-Louis Bouchez?
"Il a joué un grand rôle. Le MR se sentait comme le seul parti de droite. Il se sentait abandonné par l'Open VLD. Il y a eu de plus en plus un écart entre les deux. Cela devenait une sale guerre. A la fin, ils ne se parlaient plus."
Paul Magnette a voulu remplacer Georges-Louis Bouchez par les Engagés de Maxime Prévot
"Tout à fait. A la fin, c'est Elio Di Rupo qui a sauvé la peau de Georges-Louis Bouchez. Elio Di Rupo ne voulait pas déstabiliser son propre gouvernement en Wallonie. Il y avait un certain rapport entre les deux. Ils viennent de Mons. Ils se connaissent bien. Et il faut se souvenir que quand Elio Di Rupo s'est retiré à Mons, Georges-Louis Bouchez l'a félicité. Ce n'était pas par hasard."