Partager:
Le nombre d'euthanasies pratiquées en Belgique continue d'augmenter, année après année. Il y en a eu 3.423 l'an dernier (+15%), pour 2.966 en 2022 et 2.699 en 2021, selon les derniers chiffres transmis mardi par la Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie.
L'année a été marquée par l'euthanasie d'une mineure d'âge, une jeune fille de 16 ans atteinte d'une tumeur au cerveau. Cela reste rare en Belgique. "Nous avons connu 5 cas" depuis que la loi l'a autorisé en 2014, indique Jacqueline Herremans, avocate et coprésidente de la commission.
La première "justification" des euthanasies pratiquées reste le cancer. Dans plus de la moitié des cas (55,5%), une ou des tumeurs, sans perspective de guérison, étaient à l'origine de la demande. Mais, derrière les cancers, les polypathologies (23,2%) gagnent en importance dans les affections à l'origine des euthanasies. Les affections psychiatriques sont également de plus en plus souvent avancées, mais représentent une part marginale du total: 1,4%, soit 48 personnes.
Autre évolution: "nous voyons une progression des demandes de patients qui ne résident pas en Belgique", observe Jacqueline Herremans. Ainsi, 110 personnes domiciliées à l'étranger sont spécialement venues en Belgique pour se faire euthanasier, principalement des Français (101).
La Commission fédérale de Contrôle et d'Évaluation de l'Euthanasie est chargée d'évaluer les dossiers de chaque euthanasie pratiquée en Belgique, et de vérifier que toutes les conditions légales ont été respectées. Si elle soupçonne la violation d'une condition essentielle, elle transmet le dossier à la Justice. Cela reste très rare, et n'a pas eu lieu en 2023.
Une grande majorité des déclarations d'euthanasie transmises à la commission est en néerlandais (70,8%).