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Un conseil des ministres restreints s'est rassemblé en urgence ce midi. À l'ordre du jour, le contrat de distribution des journaux et Bpost qui pourrait perdre cette concession. Le gouvernement doit trancher.
La décision que doit prendre le gouvernement est difficile. D'un côté, bpost n'a pas remporté cet appel d'offres européen proposé par le SPF Economie. Ne pas respecter cet appel d'offres, ce serait mal perçu. Et puis surtout, ça pourrait causer de graves problèmes juridiques. De l'autre côté, des milliers d'emplois sont en jeu du côté de bpost.
Hier soir, les socialistes ont déposé une proposition. Si jamais cette concession de bpost est abandonnée, les 125 millions d'euros de subsides publics que l'entreprise touchées chaque année pourraient servir à soutenir la presse. Elles pourraient le faire, par exemple, en proposant des réductions fiscales pour les personnes qui sont abonnés à ces journaux au quotidien.
Finalement, le gouvernement fédéral n'est pas parvenu à s'accorder sur la concession de la distribution des journaux, a-t-on appris de source gouvernementale. La discussion reprendra la semaine prochaine. Une série de points techniques doivent être éclaircis.
Petra De Sutter, la ministre fédérale de la fontion publique et des entreprises publiques commente cette situation : "On a le budget, il y avait un accord politique de 125 millions par an, pendant 5 ans. On va regarder comment on peut utiliser ce budget, si nécessaire, comme mesure de compensation. Il faut aussi discuter d'une période de transition pour que, le 2 janvier, les gens ne réalisent pas qu'il n'y a plus de journal dans leur boîte au lettre".
PPP demande au gouvernement de respecter le résultat de la procédure
PPP a demandé jeudi au gouvernement fédéral de respecter le résultat de la procédure de marché public relatif à la concession de presse, c'est-à-dire pour la distribution des journaux. S'il ne le fait pas, l'entreprise lauréate introduira certainement un recours devant le Conseil d'Etat, a prévenu son CEO Michel d'Alessandro lors d'une conférence de presse.
Le gouvernement doit reprendre ce jeudi ses discussions en comité ministériel restreint sur la concession de livraison des journaux et magazines, qui est assortie d'un subside de 125 millions d'euros. Un appel d'offres a été lancé, auquel trois sociétés ont soumissionné: bpost, titulaire actuel, Proximy et PPP. Cette dernière aurait été retenue pour les journaux par le SPF Economie, mais elle suscite trop de questions -notamment son montant qui serait inférieur de moitié à l'offre de bpost- ainsi que la méfiance des éditeurs de presse.
L'idée de l'abandon de cette concession semble désormais faire consensus au sein du gouvernement.
"Si bpost l'avait emporté, le gouvernement n'aurait certainement pas supprimé cette concession", estime Michel d'Alessandro. Pour lui, le message envoyé avec une telle décision serait très négatif. "Le marché public était-il manipulé ? L'argent de la concession était-il en fait destiné à bpost et non à assurer un service à la population? Quel signal donne ici le gouvernement ? Quel message envoie-t-il au monde extérieur et aux milliers de PME et d'entrepreneurs qui forment le tissu économique de ce pays?".
Le CEO de l'entreprise espère dès lors que le gouvernement se reprendra et qu'il enverra un autre signal en respectant le résultat de l'appel d'offres. "Celui qui a gagné doit emporter le contrat", résume-t-il.
Dès lors, si le gouvernement décide de supprimer la concession ou de ne pas l'attribuer à PPP, l'entreprise prévient d'ores et déjà qu'elle se portera devant le Conseil d'Etat afin de contester ce choix.