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La secrétaire d'Etat à l'Egalité des chances, Sarah Schlitz, a annoncé mercredi qu'elle présenterait sa démission au Premier ministre, Alexander De Croo, à la suite de la polémique qui entoure ses communications publiques. État
"En sortant de ce studio, j'irai présenter ma démission au Premier ministre. J'ai commis une erreur pour laquelle je me suis excusée, mais aujourd'hui la polémique a pris une ampleur délétère pour le climat politique. Elle occupe toute la scène politique et médiatique, et cela devient irrespirable. Je ne me suis pas engagée en politique pour cela. Je me suis engagée en politique pour des valeurs, pour la justice sociale, pour une société qui protège les femmes et les enfants, pour une société plus égalitaire et plus juste. Aujourd'hui, je souhaite m'effacer pour permettre à ce combat d'avancer et à tous les projets qui sont en cours de continuer leur chemin", a-t-elle déclaré.
Cette démission, c'est ma décision
Il y a dix jours, la N-VA a recensé une série de communications de la secrétaire d'Etat qui portent son logo personnel sans avoir reçu ni même requis l'autorisation de la commission des dépenses électorales de la Chambre. Mme Schlitz s'en est expliquée et a reçu une réprimande de la commission, comme d'autres ministres avant elle. Mais la révélation de nouvelles pièces dans la presse, en particulier le vade-mecum d'un appel à projets qui imposait en toutes lettres d'apposer le logo de la secrétaire d'Etat a battu en brèche sa défense. Des propos polémiques sur les réseaux sociaux et la production d'éléments nouveaux ce mercredi ont fini de ruiner la crédibilité des explications de la mandataire écologiste. La secrétaire d'Etat devait se présenter au parlement ce mercredi pour répondre à diverses questions orales, et jeudi la Chambre devait se prononcer en séance plénière sur la motion de la N-VA demandant sa démission. Le soutien de toute la majorité n'était pas acquis.
"Cette démission, c'est ma décision. Le Premier ministre m'a soutenu la semaine passée en séance plénière, et m'a encore réitéré son soutien hier", a-t-elle assuré, avant de préciser qu'elle n'en voulait "à personne".
En restant à son poste, Mme Schlitz redoutait que les projets qu'elle porte et qui doivent encore être mis en oeuvre n'en souffrent à un an des élections. "Il reste un an avant les élections et il reste énormément de victoires à engranger pour la Vivaldi. Il y a du travail qui a été réalisé mais on sait que la dernière année est cruciale pour concrétiser les victoires", a-t-elle expliqué en citant le projet de loi sur les féminicide et le renforcement des lois anti-discrimination.
Le nom de la personne qui succédera à Mme Schlitz n'est pas encore connu. Il doit d'abord être approuvé par le Conseil de fédération d'Ecolo avant d'être soumis au gouvernement.
"Les dossiers doivent avancer"
Lors de la conférence de presse donnée pour annoncer officiellement sa démission, la parlementaire a tenu "à nouveau à [s]'excuser pour toutes les personnes que ça a pu choquer". Sarah Schlitz en a profité pour dresser un bilan de son mandat et du travail de son équipe: loi féminicide "en bon chemin", législation anti-discrimination, ouvertures de centres de prise en charge des violences sexuelles, inscription de la notion du consentement dans le code pénal, plan pour "une Belgique LGBTQIA+ friendly"... Des batailles qu'elle espère pérennes. "Ces dossiers doivent avancer et ça c'est le plus important pour moi", a indiqué l'ancienne secrétaire d'État à l'Égalité des chances avant de conclure: "Aujourd'hui ma démission ouvre la voie pour augmenter les standards d'éthiques en politique y compris vis-à-vis des violences sexistes et sexuelles qui sont commises par des mandataires politiques". Sarah Schlitz n'a pas tenu à répondre aux questions qui ont suivi la conférence de presse et a immédiatement quitté la salle à la fin de son discours.
Elle sera invitée sur le plateau du RTL info 13h de ce mercredi.