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La place de l'Albertine verte de monde pour la manifestation des enseignants

La place de l'Albertine, à deux pas de la gare de Bruxelles-Central, était verte de monde jeudi matin à l'appel de la CSC. En musique et sous le slogan "Laissez-nous respirer!", instituteurs et enseignantes se sont rassemblés pour dénoncer la surcharge administrative qui étrangle les écoles, les incertitudes qui pèsent sur l'enseignement qualifiant, le non-respect de la taille maximale de certaines classes et le manque de soutien aux centres psycho-médico-sociaux (PMS).

"Ça va beaucoup trop loin: on nous tue administrativement", souligne Stella Sfiniadakis, enseignante dans une école primaire d'Ecaussine. À 51 ans, c'est la première fois qu'elle fait grève. "On tue l'enseignement spécialisé en mettant ces enfants dans les classes traditionnelles", avec pour "pansement" une aide auxiliaire de deux heures par semaine. "C'est du camouflage."

Affiliés et représentants du syndicat chrétien rejoindront ensuite le front commun qui manifeste à la gare du Midi. La CSC-Enseignement a toutefois voulu se distinguer pour aborder la problématique sous un "angle différent", explique son secrétaire général, Roland Lahaye. "Nous avons envoyé des délégations auprès des cinq pouvoirs organisateurs (SeGEC, CECP, Felsi, WBE et CPEONS, NDLR) pour les questionner sur nos revendications, par exemple ce qu'ils sont prêts à donner comme consignes pour éviter la surcharge administrative."

"Seul le CPEONS n'a pas voulu nous recevoir", a précisé Xavier Toussaint, président de la CSC-Enseignement, déplorant "un mépris terrible".

L'action de la CSC, qualifiée de "complémentaire" à celle des syndicats socialistes (CGSP-Enseignement et Setca-SEL) et libéraux (SLFP-Enseignement et Appel), s'explique par un point de divergence entre les verts d'une part, et le reste du front commun d'autre part. La CSC-Enseignement s'est en effet montrée prête à accepter la possibilité de licencier un enseignant jugé insatisfaisant, moyennant une entrée en vigueur différée par rapport au reste du décret gouvernemental contesté. Les syndicats rouges et bleus, eux, s'y opposent.

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