Nucléaire, réforme fiscale et dette publique: revivez le débat entre Maxime Prévot et Jean-Marc Nollet

Conclusion

Si leurs partis venaient à subir un échec aux prochaines élections resteraient-ils présidents de leurs partis ? "Certainement que non", explique Maxime Prévot. "Je suis confiant, car nous incarnons du renouveau. Beaucoup de gens veulent de la nouveauté". 

"Quelle question!", s'exclame Jean-Marc Nollet. "Mon mandat pour vouloir un monde plus juste et plus vert n'est pas limité dans le temps. En revanche, mon mandat de co-président est limité et j'irai jusqu'à son terme, en février 2025".

Prévot répond sur le nucléaire

"Nollet veut s'auto-convaincre de la ligne qu'il défend, qui nous a menées dans l'impasse. À l'heure de l'urgence, on ne doit pas opposer deux énergies décarbonées. On a besoin des deux, du renouvelable et du nucléaire. Il faudra doper le renouvelable, mais le nucléaire, si on veut maîtriser les prix, il est indispensable", répond le président centriste.

Stop ou encore pour le nucléaire ?

Les écologistes rêvent de sortir du nucléaire depuis bien longtemps. Seulement, cette énergie est désormais vue comme l'avenir. Comment Ecolo prend-il ce constat ? "Aujourd'hui, 87% des nouvelles installations sont des installations d'énergies renouvelables. Elles sont beaucoup moins chères ! En 15 ans, l'éolien a diminué de 75%, et le nucléaire a explosé : +36%. Toutes les études disent que le renouvelable est moins cher ! Si c'est faisable, pourquoi les Engagés refusent de prendre l'option la moins chère ?"

Promesse à tenir côté Engagés

Comment investir dans la gratuité de la crèche, comme le promettent les Engagés ? "Les spécialistes vous diront bien que les 1.000 premiers jours de l'enfant sont importants. Pour permettre d'avoir une bonne prise en charge,  que les parents puissent aussi travailler, nous souhaitons la gratuité de la crèche, progressivement, dans les 10 prochaines années. Avant, le premier défi sera de doubler les places de crèches", explique Maxime Prévot.

Les écologistes veulent investir

L'Europe va bientôt nous forcer à moins dépenser, note notre journaliste Martin Buxant. "Il faudra choisir entre l'austérité et l'investissement. Le cadre budgétaire préparé est mauvais et j'espère que les Engagés voteront contre", note Nollet. "À ce stade, vous avez voté l'austérité, tandis que nous voulons investir pour préparer l'avenir. La meilleure économie est d'éviter le coût de l'inaction. L'absence d'action climatique nous coûte très cher. Il faut investir !"

Comment faire des économies ?

"On vit au-dessus de nos moyens", note Maxime Prévot, qui admet que la dette publique explose. "On va devoir bien gérer notre budget, mais ça ne veut pas dire que l'on va aller dans l'austérité, cela veut dire que l'on ne devra plus dépenser outrancièrement".

Prévot tempère

Pour le président des Engagés, la mesure est peut-être trop forte. "Il faut arrêter de dire que tous ceux qui vivent correctement sont nécessairement des machines à être taxés. Par contre, ce n'est pas normal qu'un euro gagné par le travail soit plus taxé qu'un euro qui vient du capital. Ce n'est pas en faisant la chasse à la réussite qu'on va améliorer de ceux qui sont précarisés".

Mesure forte chez Ecolo

Jean-Marc Nollet propose une mesure phare. Les écologistes veulent une augmentation de 300 euros nets sur les salaires pour les plus bas et moyens salaires. "Évidemment, ça coûte, mais je pense qu'il y a moyen de financer cette réforme en percevant sur les épaules les plus larges. J'insiste que cet argent que nous prendrons sur les plus riches, ceux qui ont une maison et plus d'un million sur son compte en banque, participe à ce financement".

Prévot veut également une réforme

De son côté, Maxime Prévot reconnaît qu'il faut que "le travail soit valorisé". Aujourd'hui, trop de gens sont choqués de la différence entre un bas salaire et le chômage. Le travail doit être valorisé, les charges patronales doivent être allégées. Nous devons redonner également du sens à l'impôt".

Ecolo reconnait l'échec de la réforme fiscale

L'un des grands échecs de ce gouvernement reste donc la réforme fiscale. "Je le reconnais, nous n'avons pas pu aboutir à cela alors que nous voulions une réforme fiscale solidaire. Une réforme qui visait les citoyens qui ont le plus besoin, aux métiers précaires. Encore une fois, le MR nous a empêchées de le faire", explique Nollet.

Avec qui voudraient gouverner Les Engagés ?

Maxime Prévot a-t-il déjà des préférences concernant un éventuel gouvernement ? "Moi, je n'exclus que les extrêmes. Même si Ecolo est parfois un peu dogmatique, ce n'est pas un parti de l'extrême, les portes restent donc ouvertes". 

"J'entends Maxime Prévot dire qu'il est dans l'opposition, mais à l'Europe, son parti a les manettes", note le président écologiste. "La loi de restauration de la nature, les Engagés se sont abstenus là".

Maxime Prévot admet la défaite de 2019

"En 2019, nous avons fait le choix de l'opposition, en raison de notre défaite", note Maxime Prévot. "Ensuite, nous avons refondé le parti et nous souhaitons désormais que les Centristes reviennent dans les gouvernements".

"Bouchez nous a bloqués"

"Georges-Louis Bouchez nous a bloqués dans le dernier gouvernement", note le président écologique. "C'était le but du MR, il le disait lui-même".

Ecolo perdra-t-il des plumes ?

D'après le dernier baromètre RTL info, Ecolo perdrait des plumes. Ecolo serait-il prêt à retourner dans le même gouvernement, comme il y a 5 ans ? "Ce projet voulait changer les choses et on a réussi pas mal de choses, notamment en faisant revenir les enjeux climatiques, la lutte contre la pollution, mais on a eu des bâtons dans les roues aussi", note-t-il.

Sont-ils confiants à deux mois des élections ?

Cette pression du 9 juin, comment la vivent les présidents ? "La Belgique sera-t-elle capable de répondre aux défis qui arrivent ? Nous avons des projets, des solutions, des réponses", explique Jean-Marc Nollet. Maxime Prévot est, lui, enthousiaste. "Nos militants sont pleins de motivations. Nous avons également renouvelé nos candidats. On y va confiant, mais il reste deux mois !"

Les présidents arrivent

Jean-Marc Nollet, co-président d'Ecolo et Maxime Prévot, président des Engagés sont sur le plateau, en compagnie de Martin Buxant et de Caroline Fontenoy. Le débat va bientôt pouvoir débuter.