Accueil Actu Belgique Politique

Délégation iranienne à Bruxelles: Hadja Lahbib présente ses excuses pour certaines de ses déclarations

"Je vous prie de m'excuser pour mon manque de clarté". Tels sont les mots prononcés lundi par la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, devant la commission des Relations extérieures de la Chambre à propos de la venue d'une délégation iranienne à Bruxelles emmenée par le maire de Téhéran.

La ministre s'est expliquée pour la troisième fois sur cet événement qui a entraîné la démission du secrétaire d'Etat bruxellois Pascal Smet et plongé la Vivaldi dans la crise. Le ton a changé depuis le 21 juin, date de la réunion de commission précédente. Les regrets ont parsemé l'intervention de Mme Lahbib, essentiellement sur la façon dont elle a communiqué. Elle a reconnu que certaines explications ont pu créer de la confusion, notamment à propos d'un avis de l'OCAM sur le niveau de menace lié à la venue du maire de Téhéran, Alireza Zakani, à l'"Urban Summit", à la mi-juin. Elle est revenue sur sa première réponse à la Chambre, le 15 juin durant la séance des questions d'actualité. La mandataire MR avait alors jugé très sévèrement M. Smet et donné l'impression à beaucoup d'observateurs qu'elle, et derrière elle le président de son parti, avaient cherché à faire un coup politique. "Je n'ai jamais réfléchi en termes de calcul politique mais en termes d'intérêt pour notre diplomatie", a-t-elle affirmé.  

Les actes d'espionnage, voire d'intimidation, commis par certains membres de cette délégation contre des opposants iraniens à Bruxelles l'ont en particulier marquée. "Je regrette que certaines personnes aient pu se sentir intimidées ou mises en danger par la présence de la délégation iranienne. Les décisions politiques doivent tenir compte de la réalité sur le terrain. Je présente mes excuses si je n'en ai pas assez tenu compte dans mes déclarations".  

La ministre a tracé la ligne du temps des événements qui ont mené à la venue de cette délégation, depuis le 20 mars, quand son administration juge une telle visite inopportune, jusqu'au départ des derniers de ses membres de Bruxelles le 16 juin. Elle a rappelé le contexte de l'époque, à savoir les négociations en vue d'obtenir la libération d'Olivier Vandecasteele et de trois autres prisonnier européens en Iran. Elle a aussi insisté sur les avis rendus par la Sûreté de l'Etat, qui ont conclu début juin à l'absence d'objection, et précisé au passage que le cabinet du ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, qui a la tutelle sur le service de renseignement, avait été informé. Et à la manière du Premier ministre Alexander De Croo la semaine passée, elle a reconnu qu"'il y avait moyen de faire mieux".  

Pour l'opposition N-VA, des excuses qui se limitent à la communication sur ce dossier, sont insuffisantes. La députée Darya Safai a répété sa demande de démission de la ministre.    

Dans la majorité, les questions subsistent aussi. Le ton n'est pas à l'absolution. "Les faits restent les faits. Le grand écart entre le 15 juin et le 21 juin est flagrant et ne contribue pas à l'esprit de confiance qui doit exister entre le gouvernement et le parlement", a lancé le député Samuel Cogolati (Ecolo-Groen) pour qui la ministre est entièrement responsable de l'octroi des visas à cette délégation "malgré les feux orange".  

Le PS n'a pas été plus clément. "Le 15 juin, vous avez menti au parlement", a accusé Malik Ben Achour. "Ce problème de mensonge devant le parlement est irrémédiablement inscrit à votre passif (...) Cette commission n'est pas un confessionnal, je n'ai pas l'âme d'un curé. Ce ne sont pas les excuses qui m'intéressent", a-t-il ajouté. "Reconnaissez-vous votre responsabilité politique dans l'octroi de ces visas? Avez-vous encore la crédibilité suffisante pour diriger la diplomatie belge?"

 

À lire aussi

Sélectionné pour vous

Lindsay a perdu son compagnon dans un accident de la route et l'a appris via Facebook: "On vole une partie de l'intimité de la famille"

L'Agence Wallonne pour la Sécurité routière lance une nouvelle campagne : elle concerne la publication d'accidents de la route sur les réseaux sociaux, parfois avant même que les proches ne soient avertis. Pour ces familles, c'est la double peine lorsqu'elles découvrent le drame sur les réseaux sociaux, de manière brutale : c'est le cas de Lindsay, qui a apppris la mort de son compagnon sur Facebook.   Société