"C'est une tradition que l'on peut juger malsaine": Petra De Sutter se défend sur le scandale des collaborateurs bpost

Petra De Sutter fait parler d'elle depuis quelques jours. La ministre Groen des entreprises publiques est montrée du doigt pour avoir au sein de son cabinet des collaborateurs qui restent payés par bpost alors qu'ils travaillent justement sur des dossiers sur l'entreprise postale. Ces contrats pour des consultants se chiffrent à plusieurs millions d'euros sans qu'un appel d'offres ait été lancé au préalable.
Petra de Sutter était invitée ce mercredi matin face à Antonio Solimando à répondre aux accusations de lobbying et de conflits d'intérêts la concernant. "Il faut savoir que quand on a commencé, on a continué une tradition", précise la ministre des entreprises publiques. "Cette tradition qu'aujourd'hui on peut juger malsaine puisque bpost est une entreprise cotée en bourse, et surtout parce qu'on a vu tous les scandales qui en ont émané..."

Petra De Sutter aurait donc poursuivi un processus déjà entamé avant son arrivée. "J'ai été aussi naïve que tous mes prédécesseurs", lâche-t-elle, avant de reconnaître que tous les outils n'étaient pas réunis pour éviter ce problème. "C'était une tradition et il n'y avait pas d'expertises nécessaires dans les administrations ni chez les régulateurs sur des affaires postales dont on a besoin évidemment dans un cabinet pour gérer ce sujet", reconnaît la Ministre.

"Une charte d'intégrité"

Sur le plateau de Bel RTL matin, Petra De Sutter affirme qu'il n'y a pas eu de conflits d'intérêts intervenus dans les dossiers travaillés par ces collaborateurs. Ceux-ci seraient chargés de signer une "charte d'intégrité", indiquant qu'ils s'investissent pour son "projet politique". Le journaliste Antonio Solimando lui rappelle que l'un des soucis épinglés dans cette polémique est que les personnes venues de bpost venues apportées leur expertise dans son cabinet restent payée par bpost… Se pose alors la question de la loyauté envers l'Etat, ou l'entreprise d'où ils proviennent?  "Si j'avais vu et su ça (des actes déloyaux, ndlr), ils auraient vite quitté mon cabinet dès le premier jour, ils n'ont jamais montré une loyauté plus grande pour bpost ou pour mon projet", assure Petra de Sutter. 

Visiblement consciente de l'écho de cette situation, la ministre Groen des entreprises publiques souffle d'"arrêter les détachements" et "de changer l'arrêté royal". "Il n'y avait rien d'illégal dans tout ça, il faut le savoir", rappelle-t-elle finalement.