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"Rétablir la confiance en la justice": l'Arizona entend réviser la loi encadrant la libération anticipée

A propos de la surpopulation carcérale, l'Arizona promet de "mettre tout en œuvre pour maîtriser le problème", avec une "batterie de mesures à court et moyen terme".    

"Rétablir la confiance en la Justice", tel est le slogan de l'accord de gouvernement Arizona pour son chapitre Justice. On y trouve différentes mesures pour mettre davantage les victimes au centre de l'attention, tandis que le problème de la surpopulation carcérale reste un défi majeur. Malgré tout, la nouvelle coalition entend allonger la part de la peine effectivement purgée par une personne condamnée à l'emprisonnement.

"Il existe encore souvent un trop grand décalage entre la peine d'emprisonnement prononcée par le juge et la partie de cette peine qui est ensuite effectivement purgée dans la pratique", constatent les partenaires de coalition. Ils entendent donc réviser la loi Lejeune, qui encadre la libération anticipée, annonce l'accord. Actuellement, le principe général est qu'un détenu doit au moins avoir purgé un tiers de sa peine. Cette condition générale de temps va être renforcée et il est question d'un minimum de trois cinquièmes de la peine pour une personne condamnée pour infractions sexuelles, voire, pour les récidivistes, de trois quarts à quatre cinquièmes (pour les peines les plus lourdes) au minimum. Parallèlement, il sera plus difficile d'obtenir congés pénitentiaires et autorisations de sortie.    

Des changements qui en principe vont à l'encontre de l'objectif de désencombrement des prisons, toujours surpeuplées dans notre pays. L'Arizona s'en rend bien compte, et stipule qu'ils ne seront mis en œuvre que lorsque la surpopulation carcérale aura été "réduite" (sans précision d'un objectif chiffré). 

Au menu: augmentation de la capacité des prisons (via un nouveau Masterplan), possible utilisation de "constructions modulaires" à court terme, investissements dans le personnel pénitentiaire et les infrastructures, meilleure répartition des détenus "sur l'ensemble du pays", "plan d'urgence" pour rendre la profession pénitentiaire plus attractive (avec un "package salarial compétitif"),...    

En attendant, l'Etat pourrait faire appel à des acteurs privés s'il y a manque de personnel, y compris, envisage l'accord, pour des tâches en contact avec les détenus. Et tant qu'il n'y a pas suffisamment de places, l'Etat va essayer de conclure des accords avec d'autres pays, pour y "louer" des prisons pour les personnes condamnées en séjour illégal en Belgique, et pour lesquelles un transfert vers leur pays d'origine est impossible. On apprend aussi que l'Arizona entend créer au sein du parquet fédéral une section "criminalité financière", qui s'attaque également à la fraude fiscale et à la corruption.    

Pour une série de faits, les peines prévues seront alourdies: ce sera le cas pour la participation à une organisation criminelle, le trafic de stupéfiant et le trafic d'armes, mais aussi le blanchiment d'argent quand il est accompagné de circonstances aggravantes comme la participation à une organisation criminelle ou le fait que l'auteur est soumis à une obligation de déclaration.  

Enfin, sur le plan de la lutte contre la radicalisation, "nous examinons comment adapter le Code pénal pour rendre punissable l'apologie des organisations figurant sur la liste européenne des organisations terroristes", peut-on lire dans le document.
 

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