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Dernière journée d'interrogatoire des accusés au procès des attentats de Bruxelles: "Ça fait mal au cœur d'entendre les victimes"

L'interrogatoire croisé des accusés du procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles se refermera normalement ce jeudi avec les questions du parquet fédéral, des parties civiles et de la défense. Chantal Monet, notre journaliste sur place, souligne deux moments importants.

L'interrogatoire croisé des accusés du procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles se refermera normalement ce jeudi avec les questions du parquet fédéral, des parties civiles et de la défense. La présidente de la cour, Laurence Massart, a conseillé aux jurés de "bloquer leur soirée ", car l'audience se fera "au finish".

Si les questions du jour se concentrent plus sur des détails, deux moments plus importants se sont dégagés ce jeudi matin. D'abord, un "coup de gueule" de Mohamed Abrini, l'homme au chapeau. Au moment où un des avocats des victimes a pris la parole, il s'est adressé à lui en disant: "Vous n'êtes ici que pour votre publicité, votre carrière, vous n'attendez que les retombées économiques et médiatiques. Moi, je dois attendre 30 ans pour sortir de prison et aller m'expliquer sur les plateaux de télé." Une déclaration commentée par Salah Abdeslam: "Il y a un écart entre ce qui est dit ici et dans les médias. Nous, on a joué le jeu, on s'est exprimé et on se fout de ce qui est dit.

Salah Abdeslam ne s'excuse pas

Autre moment fort: un avocat de parties civiles demande aux accusés s'ils sont "prêts, sept ans après, à demander pardon". C'est non pour Salah Abdeslam: "Demander pardon, c'est reconnaître ma culpabilité, et comme je l'ai expliqué, ce ne sont pas mes victimes." Plus tôt dans la journée, l'accusé a soutenu qu'il ne faisait qu'exécuter des ordres au sein de la cellule terroriste. "Je suis arrivé dans cet appartement sous la contrainte. Je ne suis là que pour me cacher. Je n'avais pas mon mot à dire", a-t-il précisé pour insister sur le fait qu'il n'était pas un décideur. 

Tous les accusés qui ont pris la parole ont exprimé la compassion et le respect qu'ils avaient pour les victimes, mais la plupart ont mis en opposition la demande de pardon et la présomption d'innocence dont ils doivent bénéficier. De son côté, Mohamed Abrini a, lui, reconnu sa responsabilité. Il affirme avoir accepté, via un service de médiation, d'être en contact avec des victimes des attentats de Paris. Il déclare: "Ça fait mal au cœur d'entendre les victimes.

À partir de lundi, ce sera au tour des différents experts et témoins de contexte de venir témoigner.  

Le 22 mars 2016, les attentats qui ont frappé la capitale belge ont fait 32 morts et des centaines de blessés dans le métro bruxellois et à l'aéroport de Zaventem. Dix hommes sont accusés devant la cour d'assises, dont un, Oussama Atar, fait défaut.

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