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30 ans de la mort du roi Baudouin: "On faisait la file 6h, 7h, 8h" devant le Palais royal

Cela fait 30 ans jour pour jour que le roi Baudouin nous a quittés. C'était le 31 juillet 1993. Beaucoup se souviennent de la ferveur populaire qui avait suivi son décès. Trois décennies plus tard, quel souvenir en gardent les Belges ? Et quelles traces a-t-il laissées dans le cœur de notre pays ? 

Monique s’en souvient comme si c’était hier. Le 31 juillet 1993 : "Mon mari l’a entendu très tôt à la radio. Il m’a dit :  le Roi Baudouin est mort. Je lui ai dit : tu as mal entendu enfin".

Le cinquième roi des Belges s’est éteint des suites d’un arrêt cardiaque. Les jours suivants, des dizaines de milliers de Belges font la file devant le Palais royal de Bruxelles.  En plein été, sous de fortes chaleurs, ils souhaitent s’incliner devant la dépouille du souverain. "On faisait la file 6h, 7h, 8h. On arrivait le matin et on repartait le soir", se remémore Monique.

C'était un roi rassembleur

La population est prête à tout pour saluer celui qui a régné pendant 42 ans sur la Belgique.

"C’est beaucoup de tristesse", disait une femme interrogée à l’époque dans la foule. Une autre pointait : "C’était un homme bien, cela me fait quelque chose de savoir qu’il est mort", avant de fondre en larmes.

Aujourd’hui encore les Belges semblent dresser un portrait flatteur du souverain. "Sa prestance, sa gentillesse envers le peuple. On y était très attaché", réagit une dame. "Il a fait l’unanimité. C’était un roi rassembleur", avance une autre.

"Une image d’unité mais aussi de conservation de ses valeurs propres. Je pense à l’avortement, je pense à différentes choses", souligne un autre citoyen.

C’est d’ailleurs pour ses valeurs, qu’il refuse de signer la loi de dépénalisation partielle de l’avortement en 1990. Il accepte d’être déclaré en impossibilité de régner pendant 24 heures. Un subterfuge politique qui permet au gouvernement de passer la loi.  

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"Sa conscience absolue, morale et aussi religieuse, lui empêchait de pouvoir signer personnellement la loi sur l’interruption volontaire de grossesse. Et donc il a tout mis en œuvre pour que la loi puisse passer", explique Christian Laporte, expert de la monarchie. 

Mentor du roi Philippe

A de nombreuses reprises, il se tiendra au plus près des réalités endurées par notre pays. Comme lors de cette visite auprès de centaines de Liégeois inondées, c’était en 1988. 
Un regard lucide sur le monde, au-delà même de nos frontières.  

"Lorsqu’il allait en visite d’Etat à l’étranger. Il regrettait toujours un peu qu’on lui montre que les facettes les plus brillantes, les plus glamour de la société qu’il allait voir au lieu d’aussi le mettre en contact avec cette pauvreté", précise encore Christian Laporte.

C’est d’ailleurs dans le souci d’un monde meilleur qu’il crée la fondation roi Baudouin en 1976. Mais, l’empreinte la plus présente du souverain se reflète sans doute dans les faits et gestes du roi Philippe.  

Baudouin était pour lui, un oncle, un mentor. Il lui a transmis ses valeurs, l’a accompagné pour le préparer au trône. Une source d’inspiration pour notre souverain. 

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