Partager:
Un député, l'un des rares élus non membres du parti présidentiel au Parlement du Tadjikistan, a été arrêté vendredi pour "tentative de coup d'Etat" en lien avec des "organisations terroristes" dans ce pays d'Asie centrale dirigé depuis la chute de l'URSS par Emomali Rakhmon.
"Le député Saiddjafar Ousmonzoda a été arrêté sur décision du procureur général", a annoncé vendredi l'agence de presse étatique Khovar.
M. Ousmonzoda, ex-candidat à la présidentielle, est le seul membre du Parti démocratique siégeant à l'Assemblée des représentants. La chambre basse du Parlement tadjik, largement dominée par le parti du président Emomali Rakhmon, compte cinq autres formations considérées comme largement fidèles au chef de l'Etat.
Le député est accusé d'avoir fomenté un coup d'Etat avec le soutien de deux organisations considérées par le pouvoir comme terroristes et interdites dans le pays, le Pacte national du Tadjikistan et le Parti de la renaissance islamique du Tadjikistan.
D'après la même source, M. Ousmonzoda s'est vu proposer la participation de "3.000 combattants du groupe terroriste Jamaat Ansarullah", actif à la frontière avec l'Afghanistan, pour "s'emparer de bases militaires et réaliser un coup d'Etat par la force".
La culpabilité de l'accusé est déjà "pleinement confirmée" avant le début du procès, assure Khovar, qui appelle à "ne jamais trahir le dirigeant bien-aimé et respecté de la nation, de la patrie et du peuple", Emomali Rakhmon, au pouvoir sans discontinuer depuis 1992.
Le Tadjikistan, ex-république soviétique montagneuse, a été meurtri par une guerre civile ayant fait des dizaines de milliers de morts de 1992 à 1997, entre une coalition d'islamistes et de forces libérales opposés aux ex-communistes menés par M. Rakhmon.
Le Tadjikistan est à la 155e place sur 180 du classement pour la liberté de la presse établi par Reporters sans frontière.