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Le procès de Cathy Y., accusée d'un infanticide commis le 6 juin 2012 à Houdremont (Gedinne), s'est poursuivi jeudi matin avec l'audition de Martine Bronckart, psychologue qui a réalisé une expertise psychologique de l'accusée.
Martine Bronckart a rencontré Cathy Y., en juillet 2012, à la prison de Berkendael. "Elle m'explique qu'elle a découvert tardivement une grossesse, non désirée, et évoque des solutions auxquelles elle a pensé telles que boite à bébé d'Anvers, etc. Elle m'explique ensuite qu'elle a été surprise par l'arrivée du bébé plus tôt que prévu. Dépassée et prise de panique, elle a voulu s'occuper de lui puis elle a vu qu'il ne respirait plus. Elle l'a alors mis dans un sac et déposé dans un container", a résumé la psychologue.
La psychologue précise que l'accusée n'avait pas d'antécédent psychologique, a eu une scolarité classique, ne prenait pas de traitement médicamenteux et aucun suivi psychologique n'avait été mis en place.
"C'est quelqu'un de collaborant, qui s'exprime facilement et qui avait un discours cohérent et clair. Il n'y avait pas de signe de délire. Elle se décrit comme réservée et fermée mais je n'ai senti aucun blocage quant à sa personnalité. Il n'y avait pas de signe dépressif, ni traumatique. "
La psychologue indique que l'accusée a "une vision du monde qui est la sienne". "Elle voit les choses à sa façon sans qu'il y ait pour autant rupture du lien au réel. Ses capacités mentales sont sous l'influence de l'émotionnel, très présent chez elle. L'émotionnel prend le pas sur le discernement avec comme risque un manque de clairvoyance. Sa tolérance au stress est assez médiocre. En situation de stress, elle va avoir tendance à occulter certains éléments qui, lorsqu'ils vont refaire surface, vont engendrer ce manque de discernement", a précisé la psychologue.