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Le président Andrés Manuel Lopez Obrador a assuré mercredi que le Mexique allait constituer un "exemple pour le monde", après être devenu le premier pays à avoir approuvé une réforme constitutionnelle qui prévoit la désignation de tous les juges par un vote populaire.
"Nous allons aller de l'avant au Mexique et nous allons donner l'exemple au monde entier, car il a été plus que démontré que le pouvoir judiciaire ne rend pas la justice", a déclaré le chef d'Etat de gauche, qui a fait pression en faveur de la réforme malgré les mises en garde contre une atteinte à l'indépendance de la justice.
"Les juges, à d'honorables exceptions près (...), sont au service d'une minorité rapace qui s'est consacrée au pillage du pays", a-t-il accusé lors de sa traditionnelle conférence de presse quotidienne. Cependant, "de grands progrès seront réalisés lorsque le peuple élira librement les juges, les magistrats et les ministres", a-t-il ajouté.
Voulue par le chef d'Etat sortant, la réforme a été adoptée par 86 voix pour, soit les deux tiers des 127 sénateurs présents à la chambre haute, dominée par le parti au pouvoir Morena et ses alliés. Les partis d'opposition ont voté contre.
Plusieurs centaines de manifestants avaient envahi le siège du Sénat mardi pour s'opposer à cette explosive réforme du pouvoir judiciaire, forçant la délocalisation des débats.
"Sénateurs, arrêtez le dictateur", "Le pouvoir judiciaire ne tombera pas": tels ont été les slogans scandés par les dizaines de manifestants qui ont pu parvenir jusqu'à l'hémicycle, drapeaux mexicains à la main.
Cette réforme génère de fortes tensions avec Washington, premier partenaire commercial du pays, et à l'intérieur du Mexique où les manifestations sont quotidiennes depuis plusieurs semaines.