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L'avocat de Walid Ait Ramadane a sollicité l'acquittement de son client devant la cour d'assises de Bruxelles mardi, au procès de quatre individus accusés de meurtre et de non-assistance à personne en danger pour des faits commis en juin 2022, devant la gare de Bruxelles-Nord.
"Votre tâche est difficile, car vous devez juger vos semblables", a d'emblée averti Me Abdelhadi Amrani face aux jurés. "Malgré le fait que Walit Ait Ramadane n'a pas le même mode de vie que nous, qu'il dormait dehors et fumait du crack, il fait partie de notre communauté et mérite une justice équitable."
La principale question à investiguer dans son cas est l'intention de tuer, d'après le pénaliste. "On fait face à une bagarre, mais on essaie de nous vendre un meurtre", a déploré l'avocat. "Or, la frontière entre le meurtre et les coups et blessures volontaires, c'est l'intention."
Rappelant le réquisitoire du ministère public prononcé la veille, Me Amrani s'est fermement opposé à la thèse selon laquelle son client aurait "vu le couteau [dont l'auteur présumé serait Mohamed Aberkane, un autre accusé, ndlr], donc validé toute l'agression."
Selon l'avocat, les coups portés à la victime par son client n'impliquent pas qu'il ait validé le coup de couteau. "Comment aurait-il pu voir cette action, qui s'est déroulée en un millième de seconde?", s'est interrogé l'homme de loi. "Mon client ne connait pas bien Mohamed Aberkane. Comment pourrait-il savoir qu'il se baladait régulièrement avec une lame?", a-t-il ajouté.
En guise de conclusion, Me Amrani a sollicité l'acquittement pur et simple de son client pour le meurtre dont il est accusé. "Walid Ait Ramadane n'a pas tué la victime. Et si on imagine que Mohamed Aberkane avait, lui, cette volonté de tuer, mon client ne le savait pas, il n'a pas adhéré à un projet de meurtre."