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La Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), accusée par les autorités d'être à l'origine du soulèvement contre la réforme électorale en Nouvelle-Calédonie, a exigé lundi "la libération et le retour immédiat" de ses militants envoyés dimanche en métropole pour y être incarcérés.
"Nous exigeons la libération et le retour immédiat des frères et sœurs pour être jugés sur leur terre", a affirmé la CCAT dans un communiqué, dénonçant les "tactiques coloniales" de la France après l'arrestation et le transfert de ces indépendantistes, dont le porte-parole de la CCAT Christian Tein.
"Le verdict à l'encontre des 11 interpellés est intolérable, inacceptable et surtout injuste et injustifié", poursuit le communiqué de la CCAT, qui précise que les "prisonniers politiques" ont fait appel et que la justice doit statuer sous quinze jours.
L'arrestation, la mise en examen et le transfert express vers la métropole de ces militants pour y être placés en détention provisoire ont causé une brusque reprise des violences dans le territoire français du Pacifique.
Les émeutes causées par le vote d'un projet de loi constitutionnelle réformant le corps électoral de l'archipel, les plus graves depuis quarante ans, ont causé neuf morts et d'énormes dégâts matériels, selon le dernier bilan officiel.
La nuit de dimanche à lundi a été marquée par de nombreux affrontements entre indépendantistes et forces de l'ordre dans le Grand Nouméa.
Les locaux de la police municipale de Dumbéa ont notamment brûlé, ainsi qu'un garage. Quatre véhicules blindés de la gendarmerie sont intervenus, a constaté un journaliste de l'AFP.
"C'est l'État français qui pousse à la violence en dressant les populations face à des barrages des forces de l'ordre disproportionnées", dénonce encore la CCAT dans son communiqué.
"Le peuple Kanak ne renoncera jamais à son désir d'indépendance dans la paix", ajoute le mouvement.