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Des milliers de personnes, en majorité des employés de l'administration judiciaire et des étudiants en droit, ont manifesté dimanche à Mexico contre une réforme judiciaire qui prévoit que les juges et les magistrats du pays soient élus par un "vote populaire".
Les détracteurs de la réforme, par lesquels figurent aussi les Etats-Unis et les organisations de défense des droits humains, estiment qu'elle portera atteinte à l'indépendance du pouvoir judiciaire en le politisant et que les trafiquants de drogue pourraient plus facilement contrôler les juges en s'immisçant dans leur élection.
La manifestation était organisée quelques heures avant que le Sénat ne débatte de l'initiative du président sortant Andrés Manuel Lopez Obrador.
Le texte a déjà été adopté mercredi par la Chambre des députés où le parti présidentiel et ses alliés sont ultra-majoritaires.
"Le pouvoir judiciaire ne va pas tomber", ont scandé les manifestants.
La réforme prévoit que les juges -- dont ceux de la Cour suprême -- et les magistrats du pays soient élus par un "vote populaire".
Le chef de l'Etat sortant, dont la popularité avoisine les 70%, accuse les juges et magistrats de favoriser la corruption et les groupes criminels et d'être responsables d'une impunité de plus de 90% des crimes commis, selon les ONG.
M. Lopez Obrador, qui cédera le pouvoir à la présidente élue issue de son parti Claudia Sheinbaum le 1er octobre, accuse également les juges de la Cour suprême d'être devenus des alliés de l'opposition, alors que la haute instance a entravé certaines des réformes que le président a proposées dans des domaines tels que l'énergie et la sécurité.
Dans une allocution publiée sur les réseaux sociaux et les sites de la Cour, la présidente de la Cour, Norma Piña, a dénoncé dimanche une entreprise de "démolition du pouvoir judiciaire" et appelé à poursuivre le débat.