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Deux personnes supplémentaires ont été inculpées dans l'affaire qui a conduit à la perquisition mortelle de Lodelinsart. La chambre du conseil a confirmé leur détention. Les enquêteurs continuent de creuser pour déterminer les liens entre les uns et les autres. Nous avons rencontré un informateur qui travaillait avec les policiers des stups de Charleroi. Les enquêteurs l'ont également interrogée avant et après la Fusillade.
Ricardo Gomez, le tireur de Lodelinsart, et Gaetan W., policier de la brigade locale de stupéfiants, étaient en contact direct. Ce sont les deux personnages centraux dans le dossier d'association de malfaiteurs qui a mené à la perquisition de Lodelinsart. La police judiciaire fédérale continue d'investiguer pour savoir, notamment, comment travaillait l'agent des stups qui a été arrêté.
Dans le centre de Charleroi, l'une de nos équipes a eu rendez-vous avec une jeune femme. Elle était informatrice pour lui et ses collègues, elle a été interrogée avant et après la fusillade par des enquêteurs en quête d'informations. "Ils demandaient si Gaëtan nous donnait de l'argent, ou des biens comme des GSM, des tablettes, des PC... Ils demandaient s'il donnait de l'héroïne, de la cocaïne, de la beuh, du shit... Ça dépend ce qu'ils saisissaient à ce moment-là", explique celle qui préfère garder l'anonymat.
Les enquêteurs veulent donc savoir si les indicateurs recevaient illégalement des biens issus des saisies.
D'autres interpellations
En plus de Gaëtan W., deux autres personnes ont été arrêtées le jour de la fusillade : Isam M. et Richard R. Et deux autres ont été interpellées ce week-end: K.L. et E.K.M.
Tous ont des antécédents judiciaires conséquents. "Une enquête judiciaire, c'est comme une pelote de laine. Des premiers fils ont été tirés à l'occasion des premières arrestations et perquisitions. Et visiblement, sur base de celles-ci, le juge d'instruction a dû estimer nécessaire, pour l'obtention de la vérité, de perquisitionner d'autres lieux à la recherche d'indices et d'interpeller d'autres personnes afin de les entendre", nous détaille Olivier Dupont, avocat pénalistes au Barreau de Liège.
Cinq individus sont donc inculpés dans ce dossier, puisque la Chambre du conseil de Charleroi a décidé mercredi de maintenir les deux hommes interpellés. Selon la version actuelle du parquet de Charleroi, les deux autres policiers arrêtés le jour de la fusillade ne seraient pas en lien avec cette affaire.
Qui sont ces deux hommes ?
D'après nos confrères de Sudinfo, le profil des deux hommes est plutôt inquiétant. Mustapha et Lhaouri sont bien connus des services de police. Le premier a été condamné voici six ans pour tentative de meurtre. Des faits qui datent de 2014, commis à Pont-à-Celles. Il avait également été condamné à trois ans de prison pour des faits de tigerkidnappings en 2006.
Le deuxième individu interpellé, Lhaouri, a déjà été condamné pour des vols avec violences, une prise d'otages et un meurtre en 2000. Plus tard, en 2009, Lhaouri avait joué les hommes de main pour un certain X qui voulait récupérer une dette au domicile d’un habitant de Gerpinnes. Il avait écopé de six ans de prison ferme.
Rappel des faits
Lundi dernier, un membre des unités spéciales de la police fédérale a perdu la vie lors d'une perquisition "renforcée". Les policiers sont entrés dans le logement et ont rapidement essuyé des tirs de la part du suspect qui se trouvait dans sa chambre, derrière une porte. Deux autres policiers ont été blessés, dont un grièvement.
Au même moment, trois policiers carolos ont été arrêtés et inculpés, notamment de faux en écriture par fonctionnaire, abus de confiance, infractions à la législation sur les armes et violation du secret professionnel. Dans ce trio de ripoux présumés, un des agents est également inculpé dans le premier dossier d'association de malfaiteurs. Deux autres individus ont déjà été inculpés récemment pour trafic de stupéfiants en association dans ce dossier.