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Mohamed Amra, détenu de 30 ans qui s'est évadé lors d'une attaque à l'arme lourde contre un fourgon pénitentiaire visant à le libérer, mardi au péage d'Incarville (Eure), a fait l'objet de plusieurs condamnations et mises en cause dans des dossiers de délinquance organisée.
Selon une source proche du dossier, Mohamed Amra, impliqué dans des trafics de stupéfiants, est soupçonné d'avoir commandité des meurtres liés à ces trafics. Il est à la tête d'un réseau, selon une autre source proche du dossier.
Dans un communiqué, la procureure de Paris Laure Beccuau, en charge de l'enquête, a indiqué que Mohamed Amra "a été condamné à de multiples reprises, pour des vols aggravés et une extorsion".
Elle a détaillé son casier judiciaire ainsi que ses mises en causes actuelles.
Mohamed Amra "était détenu à la maison d’arrêt d’Evreux en exécution de plusieurs peines : trois mois d'emprisonnement prononcés le 14 avril 2020 par le tribunal correctionnel d’Evreux pour rodéos motorisés" ; "trois ans d’emprisonnement prononcés le 5 janvier 2022 par la cour d'appel de Rouen" pour plusieurs infractions dont association de malfaiteurs criminelle, extorsion, vol par effraction et violence avec arme; mais aussi "18 mois d'emprisonnement prononcés le 7 mai par le tribunal correctionnel d’Evreux pour vol par effraction aggravé".
Dans ce dossier, la procureure a précisé qu'il était déjà en détention provisoire depuis avril 2023.
La magistrate a ajouté que Mohamed Amra était aussi provisoirement détenu depuis janvier 2022 dans un dossier d’instruction du tribunal judiciaire de Rouen dans lequel il est mis en examen pour tentative d’extorsion avec arme, tentative d’assassinat et détention d’arme de catégorie B.
Une autre mesure de détention provisoire avait été ordonnée en septembre 2023 dans un dossier d’instruction du tribunal de Marseille "dans lequel il est mis en examen pour meurtre en bande organisée, enlèvement et séquestration d’otage pour obtenir l’exécution d’une condition commis en bande organisée, destruction par moyen dangereux en bande organisée, association de malfaiteurs criminelle", selon la procureure.
Sur BFMTV, son avocat Hugues Vigier s'est dit "complètement abasourdi". "J'ai peine à imaginer que ce garçon puisse être impliqué" dans ces faits de "violence aveugle, dramatique, folle, inexcusable", a ajouté le conseil.
Cette opération "ne correspond pas au profil que j’avais perçu de lui. S’il est impliqué, c’est que véritablement je m’étais trompé sur son fonctionnement et ce dont il était capable" a ajouté cet avocat habitué des dossiers de crime organisé.
"Il existe une autre possibilité, c'est qu'on soit venu le chercher non pas pour le libérer mais pour l'avoir à disposition et peut-être lui faire payer ce qu'on suppose qu'il aurait lui-même commis", a aussi avancé le conseil.