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Un seul candidat investisseur s'est manifesté pour la reprise d'Audi Brussels, mais son plan ne garantirait pas l'emploi à long terme. Les discussions avec la direction et les syndicats se poursuivent.
Un seul candidat investisseur se serait manifesté pour l'usine Audi Brussels mais le plan de ce candidat repreneur ne serait pas viable, a-t-on appris à la mi-journée auprès des syndicats chrétiens CNE et ACV-Metea. La direction a confirmé dans la foulée "qu'à l'heure actuelle, aucun investisseur potentiel ne propose un concept qui garantirait l'emploi à long terme sur le site".
Un conseil d'entreprise extraordinaire avait lieu mardi chez Audi Brussels, au cours duquel la question de repreneurs potentiels devait être discutée. Ces derniers avaient jusqu'à ce lundi 30 septembre pour se manifester. D'après le front commun syndical, la direction y a mentionné 26 investisseurs potentiels, dont 13 ont indiqué ne pas être intéressés. Des 13 restants, seulement un a proposé un intérêt par écrit. "Et encore...", ajoutent les syndicats.
Un investisseur belge
Ce candidat - un investisseur belge, selon une source syndicale - a en effet indiqué vouloir reprendre la moitié des travailleurs, soit 1.500 personnes, mais sous réserve de l'accord d'Audi de reprendre à sa charge les coûts d'une possible restructuration pendant huit ans.
Le groupe Audi n'est pas prêt à accepter cette condition, à en croire les syndicats, qui regrettent le flou que continue d'entretenir la direction sur l'identité de cet investisseur. "Il ne nous a pas été expliqué quel investisseur, ni du genre d'activité dont il s'agit, malgré nos insistances", regrette le front commun, très déçu par la tournure des événements.
"Il a été clair pour nous que la direction elle-même ne croit pas vraiment en un projet futur sérieux venant de ce candidat potentiel", lancent encore les syndicats, selon qui cet investisseur dispose encore de cinq jours pour éclaircir son projet.
Selon Jan Baetens, secrétaire permanent de l'ACV-Metea, l'investisseur potentiel pourrait être l'entrepreneur flamand Guido Dumarey. "Compte tenu de l'ordre de grandeur, tout porte à croire que c'est le cas", a-t-il glissé.
"Le secteur est difficile"
Le syndicaliste est également déçu du résultat de la recherche d'investisseurs pour Audi Brussels. "Mais le fait qu'on ait fait appel à Goldman Sachs et à KPMG et qu'il n'en soit rien ressorti montre clairement à quel point le secteur est difficile aujourd'hui".
"Nous avons discuté avec plus de 20 investisseurs potentiels au cours des dernières semaines", commente de son côté Peter d'Hoore, directeur de la communication d'Audi Brussels. Ceux-ci viennent principalement du secteur automobile et la plupart disposent d'une expérience internationale. La direction assure avoir analysé de manière intensive leurs concepts de maintien du site et des emplois.
"Ce qui est important pour nous dans la recherche d'investisseurs, c'est qu'un investisseur potentiel puisse proposer un concept viable et durable pour le site et ses collaborateurs", insiste-t-il, rappelant que le principal objectif est de conserver autant d'emplois que possible sur le site. "C'est pourquoi nous avons examiné de manière intensive les concepts des investisseurs, en particulier sur ce point précis. Malheureusement, à l'heure actuelle, aucun investisseur potentiel ne propose un concept qui garantirait l'emploi à long terme sur le site", conclut Peter d'Hoore.
Pas de reprise global
Aucun investisseur potentiel n'envisage donc non plus un concept de reprise global pour les travailleurs de l'usine de Forest, pointe encore le directeur de la communication d'Audi Brussels.
Qu'en est-il dès lors de l'avenir du site? "Pour l'instant, il n'y a pas de décision définitive. Le processus d'information et de consultation (dans le cadre de la phase 1 de la loi Renault sur les licenciements collectifs, NLDR) est toujours en cours", répond Peter d'Hoore. Les investisseurs potentiels peuvent cependant encore manifester leur intérêt, assure-t-il.
"Dans le même temps, nous respectons les souhaits des partenaires sociaux et entamons aujourd'hui des discussions conjointes sur un plan social", indique encore Audi Brussels. "Nous mènerons ces discussions de manière équitable et en tenant compte des intérêts de toutes les parties concernées".
Les discussions sur un plan social ont en effet débuté cet après-midi entre direction et délégations syndicales. "Les discussions du jour devraient avant tout porter sur les critères à fixer pour le personnel concerné", explique Ludovic Pineur, secrétaire permanent de la CNE Industrie. "Il n'y aura pas de chiffres à communiquer tant que l'on n'aura pas abouti à un projet d'accord social avec la direction et qu'il aura été soumis aux travailleurs", prévient-il.