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Baudouin est glacier à Jambes. Pour faire ses glaces, il consomme 60.000 kwh par an. Récemment, il a changé de fournisseur d'énergie, mais il va avoir une surprise bien désagréable.
"Ils m'ont demandé de leur verser, sur un de leurs comptes, 8.000 euros qui allaient être bloqués chez eux jusqu'au terme du contrat", hallucine le Namurois. "Je ne sais toujours pas comment ils ont fixé ces 8.000 euros. J'ai eu deux-trois explications différentes de la part du call-center du fournisseur d'énergie. J'ai contacté le médiateur de l'énergie qui m'a expliqué que c'était légal. Il y a une petite faille dans la réglementation qui leur permet, pour des clients professionnels, de demander une garantie".
"Si un client professionnel présente des risques, le fournisseur peut demander une garantie bancaire à la signature du contrat d'énergie", confirme Eric Houtman, le médiateur fédéral de l'énergie. Cette règle est "à destination des clients professionnels comme les PME (entreprises qui consomment moins de 100.000 kwh/an). Nous voulons qu'ils soient protégés de la même façon qu'un client résidentiel. Pour ce type de client, le fournisseur peut aussi réclamer une garantie bancaire, mais ça doit être motivé et si le client n'a aucun défaut de paiement après un an, la garantie bancaire doit lui être rendue."
Pour Baudouin et les autres professionnels qui connaissent cette situation, il existe quelques conseils : "contester cette garantie, demander quels sont les éléments qui justifient l'existence d'une telle garantie", énumère Baudoin, "mais je n'ai jamais eu la moindre réponse du fournisseur".
Dans son cas particulier, l'affaire pu être débloquée, mais pour une raison bien précise. "Le fournisseur ne s'est occupé de mon cas qu'à partir du moment où il a été médiatisé", affirme le glacier. "Le patron de la société m'a téléphoné pour dire qu'on était bien sûr les bienvenus, sans garantie, dans leur société comme nouveau client. Il m'a aussi dit qu'ils allaient changer leur procédure et que la discussion qu'on avait eue leur a permis de mettre le doigt sur un dysfonctionnement chez eux."
Malheureusement, le call-center du service de médiation de l'énergie est saturé d'appels de ce genre, preuve que Baudouin est loin d'être le seul dans ce cas.
