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Frappés par la hausse des coûts de l'énergie et par la concurrence des pays de l'est ces dernières années, les producteurs de pommes ont reçu une aide de la Région wallonne de deux millions d'euros. Une aide indispensable pour un secteur qui envisage une diversification de la production.
Nicolas, producteur de pommes, a fait ses comptes. Depuis cinq ans, il s'est défait de 20 hectares jonagold, sur les 35 hectares de pommes qu'il produisait. Il s'est ainsi diversifié avec de jeunes variétés, telle que la "redlove", une pomme unique à la chaire rouge. "Cela veut dire qu'il faut trouver de jeunes variétés et aller présenter ça au culot à la grande distribution", affirme Nicolas, fruiticulteur à la Ferme des Hêtres, située à Roseau-Crenwick. Selon lui, c'est équipé de motivation et de volonté qu'il faut s'armer pour convaincre. "Il faut dire 'OK, j'ai une solution pour vous pour le futur', avec des solutions qui se distinguent, qui sont résistantes aux maladies, ce qui est dans l'air du temps vu qu'il faut beaucoup moins les traiter et sont donc beaucoup plus neutres pour les consommateurs."
Depuis la fermeture des frontières russes, l'exportation de la pomme jonagold a fortement diminué, tout comme son prix, alors que la crise énergétique, elle, n'a cessé de gonfler les factures d'éléctricité. Une énergie utilisée pour la conservation des pommes dans d'énormes réfrigérateurs.
"Cela demande beaucoup d'énergie, en général", souligne Nicolas, le fruiticulteur. Pour la conservation des fruits, on est passé de 8 cents à 15 cents le kilo pour les garder jusqu'en décembre. "Ce sont des frais qui ne sont pas répercutés sur nos fruits."
Les pays de l'Est concurrents
La concurrence européenne s'est également accentuée. La cause? L'émergence des producteurs des pays de l'Est, qui proposent une main d'oeuvre moins chère. "La grande distribution en Belgique veut bien travailler avec du Belge, mais ne veut pas non plus surpayer par rapport au marché européen", poursuit Nicolas.
Grâce à l'aide de deux millions d'euros octroyées à une trentaine de producteurs. La région wallonne espère ainsi empêcher la détérioration rapide de la production de pommes et la destruction des vergers.