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Livraison du jour dans un magasin de Chapelle-Lez-Herlaimont. Tomates, aubergines, poivrons… des produits biologiques mais commandés en moindre quantité qu’avant.
"Une dizaine de pourcents en moins, certainement. Maintenant, je parle toujours avec d’autres collègues de la région, etc. En fonction des possibilités. Il y en a qui sont même plus qu’à 20%", raconte Giuseppe Coniglio, associé dans un magasin bio. "Le bio s’essouffle un peu, estime-t-il. Mais on essaye de faire de plus en plus de local".
Il y a moins d’achats par le consommateur final. 15 à 30 % en moyenne. La perte de vitesse se vérifie avec un tiers de vente en moins, tout produits confondus en un an. Avec une accélération au printemps.
"Pas mal de magasins bio vont fermer ou bien ont déjà fermé sur l’année 2022. Donc on a vraiment ressenti une chute importante des ventes de produits bio à partir de début mars au moment où les prix de l’énergie ont flambé à partir du début de la guerre", témoigne Frédéric Depelchin, gérant d'un magasin bio.
La crise covid avait boosté le secteur bio. +15,4 % en 2020. Après deux années exceptionnelles, l’inflation change la donne. Le consommateur ménage son portefeuille, que ce soit en grande surface ou en un petit magasin.
"La vie est chère, c’est normal. Celui qui n’a pas beaucoup les moyens, qui a du mal au bout du mois. Il ne va pas acheter bio. C’est un peu plus cher par contre au niveau santé, à long terme, on s’y retrouve", estime une cliente.
Le pouvoir d’achat a un impact sur les producteurs. En Wallonie, 15 % des fermes ont opté pour le bio. Réunies en coopératives, elles subissent le départ des clients venus lors de la crise sanitaire et qui n’ont pas été fidélisés.