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Accusés de tapage nocturne et autres nuisances, 240 scouts étaient priés de quitter La Roche-en-Ardenne: ils vont finalement pouvoir rester

Le bourgmestre de La Roche-en-Ardenne Guy Gilloteaux a pris, mardi, un arrêté de police prévoyant l'expulsion de 240 scouts originaires de Willebroek (Anvers), ce mercredi après-midi à la suite de plusieurs faits de nuisances.

Ce mardi après-midi, les responsables du camp avaient reçu un papier du bourgmestre. "Nous avons reçu un arrêté de police disant que nous devions quitter le camp à 16 h suite à 5 plaintes de riverains, entre autres des feux de camp et une nuit avec beaucoup de bruit. Mais à nos yeux, ce n'était pas très grave", nous confiait l'un des animateurs. 

L'une des riveraines nous avait expliqué avoir téléphoné plusieurs fois à la police et au bourgmestre au début du camp. À ce moment-là, seuls les animateurs étaient présents. "Quand ils commencent jusqu'à 3 h du matin pendant 2 voire 3 jours, ça ne va pas", nous assurait-t-elle. Cette habitante avait également retrouvé des excréments dans son jardin. "Je croyais que c'était un chien mais il n'y a pas de chien ici", rapportait-elle. 

Le bourgmestre parlait aussi d'intrusion dans une propriété privée. Cette succession de plaintes l'avait alors poussé à exiger l'expulsion des scouts. "Ils avaient 24 h pour organiser l'accueil des enfants à Willebroek. Et on leur laissait jusqu'à samedi pour le démontage du camp avec la présence de 20 personnes", expliquait Guy Gilloteaux ce mercredi après-midi. 

Ce mercredi soir, les scouts étaient encore sur place. Ils avaient introduit une procédure d'urgence auprès du Conseil d'Etat contre l'ordre du bourgmestre. Peu avant 22h ce mercredi, la décision est tombée: le Conseil d'Etat a décidé de suspendre l'arrêté du bourgmestre. Les Scouts peuvent donc rester à Samrée, dans la commune de La-Roche-en-Ardenne. 

La décision de la haute juridiction administrative a été annoncée par la direction de la troupe Oosterveld et sa teneur a été confirmée par M. Gilloteaux (MR) à l'agence Belga. L'arrêt estime que les moyens de la défense n'ont pas été respectés dans le cadre de la procédure administrative ayant abouti à la décision dont suspension, ce que conteste le bourgmestre.

Le bourgmestre a toutefois, dans un courriel adressé au greffier du Conseil d'Etat, noté que ce dernier estime, dans son arrêt, que les moyens de la défense n'ont pas été respectés dans le cadre de la procédure administrative ayant abouti à la décision de suspension de son arrêté. M. Gilloteaux écrit que le Conseil d'Etat "a fait fî des droits de la défense dans le cadre de la présente procédure en suspension en m'informant à 15h17 de la fixation d'une audience à 16 heures, en parfaite connaissance de l'impossibilité de m'y rendre puisque l'objet même de la suspension visait une décision précisant "Bourgmestre de La Roche-en-Ardenne".

Selon lui, les moyens de défense des requérants ont pu être exposés dans le cadre de la procédure administrative visée par l'arrêt de suspension. Pour le bourgmestre, "les représentants des scouts ont été entendus successivement par la police locale (avec rédaction de procès-verbaux) et ensuite dans le cadre de la procédure administrative par le fonctionnaire sanctionnateur communal et ensuite par moi-même, en qualité de bourgmestre, en présence de la directrice générale (de la commune, ndlr) et de policiers.

"Un bourgmestre est responsable si la sécurité n’est pas assurée. Être ainsi débouté… Les bourgmestres ont le sentiment de ne plus bénéficier de l’autorité nécessaire et on ne peut plus assurer la sécurité, la tranquillité, la salubrité… Je suis inquiet", a conclu le bourgmestre.

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