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Si la grande serveuse Elena Rybakina, lauréate en 2022, était attendue dans le dernier carré, ses trois collègues l'étaient beaucoup moins: les résultats passés de Jasmine Paolini, Donna Vekic et Barbora Krejcikova sur le gazon londonien ne les prédisposaient pas à pareille fête.
. Rybakina-Krejcikova, favorite et prétendante
Grande serveuse (31 aces en cinq matchs), expérimentée et efficace sur le gazon, Rybakina est aussi la mieux classée des quatre dernières joueuses en lice: la N.4 mondiale affronte Krejcikova (32e) jeudi, avant d'éventuellement retrouver Paolini (7e) ou Vekic (37e) samedi en finale.
Mais la Kazakhe de 25 ans n'aime pas ce statut de favorite, même si elle reconnaît que son "jeu agressif" et son "très, très gros service" sont évidemment des "avantages" sur gazon.
"J'ai bien plus d'expérience qu'il y a deux ans, mais la nervosité, je la ressens à chaque fois que j'entre sur le court, même si je la gère mieux maintenant", a-t-elle ajouté.
La confiance est d'autant plus importante, qu'elle se sent bien sur le court, "surtout ces trois deriers matchs".
"Quand parfois mon service a été moins efficace, j'ai été très forte en fond de court. Alors je joue en toute confiance", a-t-elle souligné.
Battue en quarts l'an dernier, Rybakina a bien l'intention de soulever de nouveau le trophée, son deuxième en Grand Chelem (elle a perdu en Australie en 2023 la seule autre finale de Majeur jouée depuis sa victoire à Wimbledon en 2022).
"Évidemment, je veux aller jusqu'au bout. Mais je vais prendre les matchs les uns après les autres", assure-t-elle.
Pour accéder à la finale, elle devra d'abord se défaire de Krejcikova. Une adversaire qui, bien qu'ayant remporté Roland-Garros en 2021, n'avait encore jamais passé les huitièmes de finale à Wimbledon et se remet tout juste de blessures et de maladie.
Entre février et juin, elle n'a joué que trois matchs sur le circuit.
"Ça a été une période très, très difficile. Et juste avant le début de Wimbledon, c'était encore dur", affirme-t-elle.
"Il y a eu beaucoup de doutes, alors je suis super contente de ne jamais baisser les bras et d'être là, maintenant, sur ce court N.1, qualifiée pour les demi-finales", exposait-elle juste après sa victoire en quarts de finale.
. Paolini-Vekic, quelle surprise !
L'une, Jasmine Paolini, n'avait jamais gagné le moindre match à Wimbledon. L'autre, Donna Vekic, était au bord du forfait et de la retraite juste avant Roland-Garros en mai.
Et pourtant, l'une des deux jouera samedi la finale à Wimbledon.
"Mon coach (Renzo Furlan, ndlr) me disait que j'étais capable de bien jouer sur gazon, mais je ne le croyais pas trop", reconnaît la bouillonnante Italienne.
Elle a eu un déclic cette année à Eastbourne (défaite en demi-finales le 28 juin) où, soudain, elle frappait et se déplaçait "bien" sur gazon.
"Je ne cessais de me répéter +c'est bien de jouer sur gazon, je suis capable de jouer sur gazon+. Mais je ne m'attendais pas à arriver en demi-finales à Wimbledon !", raconte la joueuse de 28 ans.
De son côté, Vekic a bien failli mettre un terme à sa carrière juste avant Roland-Garros.
Plusieurs fois opérée en 2021 et 2022, la Croate se sentait à bout.
"Je voulais renoncer à Roland-Garros, rentrer à la maison, faire une longue coupure. Je n'avais plus d'énergie ni de motivation pour m'entraîner parce que les derniers mois, malgré tout le travail, je n'arrivais pas aux résultats souhaités", explique-t-elle.
Mais avec le soutien de son équipe, elle a retrouvé le feu sacré.
"C'est fou comme les choses peuvent vite tourner en tennis et dans la vie. Me voilà en demi-finales à Wimbledon !", se réjouit-elle.
Alors face à une adversaire "très agressive" sur le court, Vekic s'apprête à profiter du moment sur le Centre Court, "le meilleur court au monde".
"J'essaierai de ne pas penser qu'il s'agit d'une demi-finale de Wimbledon", indique-t-elle.