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La dix-septième édition des Jeux Paralympiques a officiellement débuté mercredi soir avec la cérémonie d'ouverture organisée sur les Champs-Elysées et la Place de la Concorde à Paris.
Le président de la République française Emmanuel Macron a proclamé "ouverts" les Jeux Paralympiques peu après 22h30. La vasque olympique, placée dans le jardin des Tuileries, a été allumée par cinq parasportifs français, Charles-Antoine Kouakou, Nantenin Keita, Fabien Lamirault, Alexis Hanquinquant et Elodie Lorandi. La vasque olympique avait déjà illuminé le ciel de Paris durant les Jeux Olympiques.
La délégation belge a fait son apparition sur le coup de 20h30, derrière les porte-drapeaux, la cavalière Manon Claeys et le joueur de tennis en fauteuil roulant Joachim Gérard. Quatorze athlètes, un guide en marathon, des entraîneurs et le chef de délégation Olek Kazimirowski, pour un total de 30 personnes, ont composé la délégation belge lors de cette cérémonie d'ouverture.
La princesse Astrid, le prince Lorenz, le prince Amedeo et la princesse Elisabetta ont représenté la famille royale belge en tribune d'honneur.
Le spectacle, baptisé "Paradoxe", a été mis en scène par le directeur artistique Thomas Jolly, déjà aux manettes pour les cérémonies des Jeux Olympiques, en collaboration avec le chorégraphe Alexander Ekman.
Le spectacle
"J'espère instruire, faire réfléchir, déclencher des débats, faire voir les choses d'une nouvelle perspective", expliquait il y a quelques jours Alexander Ekman, le chorégraphe de ce show intitulé "Paradoxe, de la discorde à la concorde".
Sur une large scène entourant le célèbre obélisque égyptien de la place de la Concorde, le geste chorégraphique se veut politique. Il se traduit par un premier tableau opposant deux groupes. D'un côté, 140 danseurs valides - costumes noirs, lunettes de soleil, enfermés dans des mouvements répétitifs et saccadés, comme rigides au changement. D'un autre, une grosse quinzaine d'artistes en situation de handicap, habillés de bleu, blanc, rouge ou doré, en béquilles ou fauteuil, qui forment une joyeuse bande dansant de manière ample et libérée.
"Qu'est-ce qui ne va pas avec mon corps ? Ne suis-je pas suffisant ?", interroge le trentenaire Lucky Love, en interprétant sa chanson "My ability" ("Ma capacité"), une performance à la fin de laquelle il jette sa veste pour montrer son bras gauche manquant.
Plus tard, les deux groupes de danseurs se réunissent et inventent de nouveaux jeux, qui ne sont ni olympiques ni paralympiques. Sous des "hey" lancés à plein poumon, les corps se mêlent sans distinction de costumes et la chorégraphie devient unique.
Les danseurs valides empoignent des béquilles, tous dans un même élan, et mettent en avant le solo touchant du Sud-Africain Musa Motha, 28 ans, qui survécu à un cancer diagnostiqué à l'âge de 11 ans mais a dû être amputé d'une jambe.
Ce dernier a ému avec son adage interprété avec une ou deux béquilles, tandis que le reste de la troupe rame avec ces supports - clin d'oeil à l'aviron - sur fond d'images fortes projetées au pied de l'obélisque.
Autres images coups de poing: ces danseurs en fauteuil soulevés à bout de bras, comme dans un pas de deux de ballet classique. Ou encore chacun d'eux brandissant une flamme sur le "Boléro" de Ravel. Et cette scène finale de célébration où les roues des fauteuils viennent colorer le sol de peinture, référence au travail de l'artiste anglaise Sue Austin.
Des ambitions belges
Jusqu'au 8 septembre, environ 4.400 athlètes, représentant 169 délégations, tenteront leur chance dans 22 sports. Vingt-neuf athlètes belges seront de la partie, et ce avec des ambitions. Le chef de délégation Olek Kazimirowski a déclaré avant l'événement espérer que la Belgique fasse mieux que les quinze médailles (quatre en or, trois en argent et huit en bronze) conquises aux Jeux Paralympiques de Tokyo il y a trois ans.
Ce jeudi, au lendemain de la cérémonie d'ouverture, des athlètes belges seront actifs en boccia, tir à l'arc, tennis de table et natation.
