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Mondiaux de ski alpin: pour l'Autriche, ne manque plus qu'un sacre

L'Autriche, pays où le ski est roi, a su se relever d'un début de saison moribond pour accumuler les médailles aux Mondiaux de Courchevel et Méribel, mais court toujours après l'or en amont de la deuxième semaine de compétition.

Côté pile, cinq médailles après sept épreuves, meilleur total de la compétition. Côté face, la septième place au classement des médailles, loin derrière la Suisse (première) et son dauphin italien, faute d'or.

Après une première semaine de compétition, l'équipe autrichienne présente un bon bilan grâce à l'argent récolté par Nina Ortlieb (descente femmes) et Marco Schwarz (combiné hommes), et les médailles de bronze obtenues par Raphael Haaser (combiné hommes), sa sœur Ricarda Haaser (combiné femmes) et Cornelia Hütter (super-G femmes).

Une moisson inespérée au vu des résultats décevants de l'équipe féminine en Coupe du monde cet hiver: seulement cinq podiums et pas une seule victoire.

"Les résultats sont au-delà de nos espérances", admet d'ailleurs Thomas Trinker, entraîneur de l'équipe féminine.

"Il y a eu beaucoup de réflexions positives, ajoute-t-il pour expliquer ce redressement. Les filles savent ce qu'elles peuvent faire, et elles ont donné tout ce qu'elles pouvaient pour être performantes."

- Pression -

Ces bons résultats tranchent avec la crise née du début de saison, dans un pays où le ski alpin est la discipline nationale et ses sportifs sont des stars.

De cet engouement découle une pression du public et des médias, parfois difficile à supporter pour les skieurs. "Marcel Hirscher disait souvent qu'il ne voulait que skier. Mais en Autriche, quand on est un skieur professionnel, on est une star, on ne peut pas aller au restaurant sans être reconnu, par exemple", explique à l'AFP Alexander Hofstetter, journaliste sportif au quotidien Kronen Zeitung.

"C'est pour ça que Hirscher a arrêté sa carrière si tôt", poursuit-il au sujet du double champion olympique et quintuple champion du monde.

"Mais il y a un côté positif, note Manuel Feller, spécialiste du slalom et du géant. À Schladming (épreuve de Coupe du monde en Autriche), il n'y a que les Autrichiens qui savent ce que c'est de skier en face de 40.000 personnes qui crient pour toi, pour que tu gagnes. C'est un privilège, et on doit tout pour faire les satisfaire."

- Un "miracle" Liensberger ? -

Pour ce faire, il ne manque plus que l'or, qui replacerait l'Autriche à la lutte avec la Suisse et l'Italie, dans la deuxième semaine de compétition, dédiée aux épreuves disciplines techniques, comme le slalom et le géant.

"Nous ne sommes pas favoris dans les épreuves techniques, (...) mais pendant ces Mondiaux, on a vu des nouveaux champions du monde qui n'avaient jamais remporté de course, donc tout est possible", s'enthousiasme Herbert Mandl, directeur alpin.

"En géant, on a une bonne équipe avec Marco Schwarz et Manuel Feller, deux gars qui sont déjà montés sur le podium. Et on a aussi des bonnes chances en slalom", analyse Marko Pfeifer, entraîneur de l'équipe masculine.

Outre Feller et Schwarz, l'Autriche compte sur Katharina Liensberger, révélation des Mondiaux-2021 à Cortina d'Ampezzo (Italie), où elle était devenue championne du monde de parallèle puis de slalom, à 23 ans, devant la Slovaque Petra Vlhova et l'Américaine Mikaela Shiffrin.

Après une médaille d'argent olympique sur le slalom à Pékin l'an dernier, elle est méconnaissable cette saison: pas un seul podium, quatre disqualifications, une cinquième place au géant de Killington (États-Unis) comme meilleur résultat...

Son entraîneur Livio Magoni a quitté l'équipe en janvier, moins d'un an après son arrivée.

"Il faut espérer un miracle, glisse Alexander Hofstetter. À Cortina, on sentait bien qu'elle était sur une autre planète, elle se laissait porter, toujours souriante, elle ne réalisait pas où elle était, elle ne faisait que gagner. La Fédération essaie de recréer cet élan."

"Le plus important, c'est que je me sente bien, confirme Liensberger. Je veux vivre ces moments à nouveau, skier vite. À Cortina, je me souviens du moment où j'ai passé la ligne avec une seconde d'avance. Je n'y croyais pas, j'avais accompli quelque chose que je voulais vraiment."

Une médaille d'or lui permettrait de revenir au premier plan et son pays avec elle.

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