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"A l'approche du 8 mars, Journée Internationale des Droits des Femmes, nous nous sommes questionnées avec Lola Mansour, sur nos droits en tant que sportives de haut niveau", a expliqué Van Snick dans un communiqué. "En très peu de temps, nous avons formé un groupe de réflexion à plusieurs (professionnelles et amatrices) afin d'échanger sur nos expériences respectives. Les langues se sont déliées, les souvenirs ont émergé. Tout ce qu'on a dû encaisser, en tant que témoins, victimes (directes ou collatérales): les humiliations, le dénigrement, le chantage, les insultes, les violences sexistes... Chacune enchainait: 'oui, j'ai vécu ça aussi !'. C'est pour cela que nous avons réalisé nous-même ces vidéos. Il fallait que ça sorte!" "Le constat est alarmant et ce n'est que la pointe de l'iceberg", poursuivent Van Snick et Mansour.
La vidéo dénonce les comportements sexistes dans le sport, des remarques banalisées aux cas d'abus extrêmes. L'objectif était de donner la parole aux personnes concernées, à savoir les sportives, sans crainte de représailles. "Il y a 1001 raisons qui peuvent empêcher une sportive de témoigner", expliquent les judokates: "trop de pression, peur d'être privées de sélections, aucune alternative, manque de recul pour une 'prise de conscience', emprise des entraîneurs, manque de soutien des instances officielles etc."
Le communiqué rappelle qu'une enquête réalisée en 2015 avait révélé qu'un sportif ou une sportive sur sept avait été victime de violence sexuelle avant ses 18 ans. "Combien de vies gâchées et de carrières détruites passées sous silence ? Nous avons suffisamment sondé, étudié, analysé, expliqué: les discriminations, les invisibilisations, les harcèlements, les violences... Nous savons combien et pourquoi! Assez de statistiques, rien ne change vraiment. Nous réclamons la fin de l'omerta dans le milieu du sport, la honte et la peur doivent, une fois pour toute, changer de camp!".
L'espoir des sportives par cette action est de "sensibiliser l'opinion publique mais surtout inciter les autorités responsables à mettre en place des mesures directes et efficaces". "Au-delà du constat, nous exigeons des actions!", conclut le communiqué.