Partager:
Un fan haut en couleurs: Hiroshi Moriyama, grand amateur de rugby japonais de 53 ans, a décidé de se peindre sur le corps les drapeaux des 20 nations qui participent à la Coupe du monde.
"Dans les matchs de Top League (championnat japonais) que l'on va voir régulièrement, les supporters sont souvent très sérieux, monotones et regardent les matchs en silence. Je me suis toujours dit que je voulais faire quelque chose pour changer ça", explique Moriyama, habitant de Sanda, dans la préfecture de Hyogo, et qui est tombé amoureux du rugby au lycée.
Moriyama confie avoir repris l'idée d'un fan des Blues d'Auckland, qui s'était recouvert le corps de peinture bleue en soutien à son équipe.
Son but: essayer d'alléger quelque peu l'ambiance autour du Mondial, très lisse et policée comme souvent au pays du Soleil levant, bien loin de la ferveur souvent débordante des fans européens.
Pour que les autres supporters voient "qu'il y a plein de façons de s'amuser et d'encourager son équipe", et par crainte que "la flamme du rugby ne s'éteigne dans le pays", Hiroshi Moriyama s'est lancé dans cette passion un peu coûteuse avec sa femme, Rika, qui a dû s'improviser artiste peintre pour jouer du pinceau sur son époux.
"Mon mari a le souci du détail, et j'avoue que j'ai encore du mal à dessiner les petites lettres et motifs minutieux", souffle-t-elle. "Mais quand je vois les gens qui ont le sourire en le voyant, je me dis que ça valait vraiment le coup, et ça me donne de l'énergie pour tous les maillots qu'il me reste à faire."
Le rugby est partout dans la vie de ce couple japonais: c'est ce sport qui a réuni l'ancien N.8 et la "manager" d'une équipe universitaire. Aujourd'hui, Hiroshi joue toujours, comme 2e ligne d'une équipe de vétérans de sa ville.
"Je suis impressionné par le grand nombre de Japonais qui viennent aux matchs. Je ne sais même plus pourquoi j'étais inquiet. Quel bonheur de voir toute cette effervescence !", sourit aujourd'hui l’œuvre d'art humaine.
Avant de conclure sur un rêve: "Aujourd'hui, il y a une sorte d'effervescence festive autour du rugby, mais je souhaite sincèrement que ce sport, en tant que culture, arrive à prendre racine au Japon."