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L'histoire est sans fin: Novak Djokovic obtient un sursis à son expulsion

Novak Djokovic a intenté un recours en justice contre la décision des autorités australiennes d'annuler son visa et de l'expulser du pays, ont annoncé ce jeudi des responsables judiciaires. D'après son avocat, le numéro un mondial de tennis a obtenu un sursis à son expulsion.

Le numéro un mondial de tennis Novak Djokovic ne sera pas expulsé d'Australie avant lundi, a annoncé ce jeudi un avocat du gouvernement, Christopher Tran. Le Serbe, arrivé mercredi soir à Melbourne dans l'espoir de participer à l'Open d'Australie, a intenté un recours en justice contre l'annulation de son visa. M. Tran a déclaré au cours d'une audience ce jeudi devant un juge que le gouvernement ne prévoyait pas d'expulser le joueur avant une nouvelle audience prévue lundi.

Histoire rocambolesque

Novak Djokovic croyait avoir fait le plus difficile en obtenant une dérogation médicale pour pouvoir participer au tournoi australien, mais le visa du N.1 mondial a été annulé à l'aéroport de Melbourne, faute des documents nécessaires à son entrée dans le pays.

Le voyage de Djokovic "Down Under" s'est transformé en histoire rocambolesque et a provoqué un incident diplomatique, le président de la Serbie, Aleksandar Vucic, accusant l'Australie de "mauvais traitement" envers le champion de tennis à son arrivée dans l'Etat de Victoria, dont Melbourne est la capitale.

Djokovic était tout sourire pour annoncer son départ pour Melbourne sur son compte Instagram mardi. Mais le champion serbe, qui s'était opposé à la vaccination obligatoire et dont le statut vaccinal est inconnu, a finalement déchanté.

Son visa a été annulé, les douanes australiennes expliquant que "M. Djokovic n'a pas fourni les éléments appropriés pour entrer en Australie" et que "les ressortissants étrangers qui ne disposent pas d'un visa valide ou dont le visa a été annulé seront placés en détention et expulsés d'Australie".

"Retenu en captivité pendant cinq heures" 

Le sort réservé à "Djoko" est très mal passé du côté de la Serbie. Son président Aleksandar Vucic, déclarant avoir parlé au N.1 mondial au téléphone, a écrit sur Instagram que "toute la Serbie était avec lui (Djokovic)" et que "les autorités prenaient toutes les mesures nécessaires pour que le mauvais traitement du meilleur joueur de tennis du monde cesse aussitôt que possible".

Plus tôt mercredi, le père de Djokovic a déclaré au média Sputnik Serbia que son fils avait été "retenu en captivité pendant cinq heures" à l'aéroport.

Srdjan Djokovic a ensuite demandé qu'on réserve un accueil de héros à son fils pour son retour. "Notre fierté, notre Novak revient... nous devrons l'accueillir comme il le mérite!", a-t-il posté sur Instagram.

"Dans le premier avion" 

Selon la presse australienne, le nonuple vainqueur de l'Open d'Australie n'aurait pas rempli le bon formulaire pour faire sa demande de visa et le visa qu'il a demandé n'autorise pas de dérogation médicale.

Le service fédéral des douanes a contacté le gouvernement de l'Etat de Victoria, lorsque le camp Djokovic a constaté son erreur, a expliqué le quotidien The Age. Mais cette demande a été retoquée, avait indiqué Jaala Pulford, une ministre de l'Etat de Victoria.

Djokovic, muet sur son statut vaccinal, était déjà dans le collimateur de la classe politique australienne depuis qu'il a annoncé avoir obtenu une dérogation médicale pour participer à l'Open d'Australie (17-30 janvier).

Si les preuves pour soutenir cette dérogations sont "insuffisantes", alors Djokovic "ne sera pas traité différemment de qui que ce soit d'autre, et il retournera chez lui par le premier avion", avait insisté le Premier ministre australien, Scott Morrison.

"Pas pour les vaccins" 

Le patron de Tennis Australia, Craig Tiley, également directeur du premier Grand Chelem de l'année, a toutefois affirmé que le N.1 mondial n'avait bénéficié d'aucun traitement de faveur pour obtenir cette dérogation, lors d'un processus supervisé par les autorités australiennes et celles de l'Etat de Victoria.

Un total de 26 joueurs ou membres de leur staff, sur les quelque 3.000 attendus en Australie, ont demandé une exemption et seuls quelques-uns d'entre eux l'ont obtenue, a-t-il dévoilé. Selon M. Tiley, les deux commissions chargées d'examiner les demandes d'exemption le font sans connaître l'identité des requérants.

Déjà vainqueur de 20 Grands Chelems, comme Roger Federer et Rafael Nadal, Novak Djokovic visait un 21e titre record à Melbourne. L'Open d'Australie, qui commence le 17 janvier, est son tournoi fétiche: c'est à Melbourne que le Serbe a remporté son premier Grand Chelem (2008), et aucun joueur ne s'y est imposé autant que lui (neuf victoires).

Depuis des mois, "Nole" laissait planer le doute sur sa participation au premier Grand Chelem de l'année, en raison de l'obligation faite aux joueurs de se vacciner contre le Covid-19 pour entrer en Australie.

Le N.1 mondial s'était exprimé dès avril 2020 contre la vaccination obligatoire, alors envisagée pour permettre la reprise des tournois. "Personnellement, je ne suis pas pour les vaccins. Je n'aimerais pas que quelqu'un m'oblige à me faire vacciner pour voyager", avait-il alors affirmé.

Une dérogation médicale qui provoque un tollé 

Il avait finalement annoncé mardi avoir obtenu une dérogation médicale lui permettant de faire le voyage en Australie. La réglementation du pays prévoit ce type de dérogation dans cinq cas précis (avoir contracté le Covid dans les six mois précédents, grave contre-indication médicale...) mais la fédération, invoquant le secret médical, a refusé de dire lequel s'appliquait à Djokovic.

Cette décision a soulevé un tollé en Australie, où les mesures mises en place pour lutter contre le Covid-19 ont été particulièrement strictes depuis le début de la pandémie.

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