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Qualifié grâce à sa victoire 2-1 à l'aller, le Real a souffert le martyre au stade Santiago-Bernabeu, mais la "Maison blanche" est comme Karim Benzema: il ne faut jamais les donner pour morts. Et voilà les Madrilènes aux portes d'un triplé historique, inédit depuis... le Bayern de 1974 à 1976.
Pourtant, Joshua Kimmich avait rapidement ouvert le score (3e). Mais Benzema a égalisé d'une tête puissante (11e), puis donné l'avantage au Real en chipant une passe en retrait pour marquer dans la cage vide (46e).
Et même si James Rodriguez, ancien Madrilène, a marqué à contre-coeur le but de l'espoir (63e), la défense merengue a tenu bon dans l'apnée d'une fin de match irrespirable, marquées par les multiples parades du gardien Keylor Navas.
Zinédine Zidane estimait ce week-end qu'il était un peu tôt pour donner son nom à l'âge d'or que vit le Real.
Pourtant, les faits sont là: avec "ZZ" comme entraîneur adjoint en 2014, puis comme entraîneur principal depuis 2016, le club merengue reste sur quatre finales de C1 en cinq ans, dont trois d'affilée, comme la Juventus entre 1996 et 1998.
Et même si, cette saison, la Juve en quarts (3-0, 1-3) puis le Bayern en demies ont fait souffrir mille morts à cette équipe, même si Cristiano Ronaldo est passé à côté de son match mardi, le Real survit à tout, sûr de lui, de ses forces et de son expérience européenne.
Sommet de football
Le 26 mai à Kiev, l'équipe de Zidane se posera en favorite soit contre Liverpool, soit contre l'AS Rome, pour tenter de décrocher la "Decimotercera", la 13e C1 de son histoire, un record absolu.
Pour y parvenir, les Madrilènes ont dû s'employer "comme jamais", selon les mots prophétiques de "ZZ", joueur surdoué devenu entraîneur charismatique.
Car ce classique européen a accouché d'un sommet de football, intense, indécis, palpitant.
Le Bayern, contraint d'attaquer, a tout de suite mis le Real sur la défensive avec un but de Kimmich sur l'un des nombreux cafouillages défensifs de l'équipe merengue.
Les Madrilènes n'ont néanmoins pas eu le temps de gamberger, grâce à Benzema, buteur d'une tête puissante (11e). Aussitôt, son nom a été scandé par le peuple merengue, dans ce même stade qui l'a si souvent conspué cette saison.
Ovation pour Benzema
Et au retour des vestiaires, c'est encore lui qui, avec flair, s'est retrouvé au pressing sur le gardien au moment d'une passe en retrait périlleuse de Corentin Tolisso vers son gardien. A l'affût, Benzema a marqué (46e) et fait chavirer le Bernabeu, avant de sortir sous l'ovation debout de son public (72e).
Voilà de quoi faire taire les critiques récurrentes de la presse espagnole à l'encontre de l'attaquant, toujours mis à l'écart des Bleus. Voilà de quoi confirmer aussi la bonne habitude prise par Benzema d'apparaître dans les grands rendez-vous, et notamment les demi-finales de C1: but en 2014 face au Bayern, dribble d'anthologie la saison passée contre l'Atlético.
Les 30 dernières minutes n'ont été que souffrance pour le Real après le but d'un James qui s'est aussitôt excusé devant son ancien public (63e).
Et sans le Costaricien Navas (74e, 80e, 90e), autre mal-aimé de la presse espagnole, le Bayern aurait bien pu arracher la qualification... Les Bavarois, déchaînés, pourront remâcher longtemps la main non signalée de Marcelo dans la surface (45e+1) et crier à nouveau au complot.
Mais ils ont été trop maladroits, et c'est le Real, "roi d'Europe" comme l'a chanté le Bernabeu au coup de sifflet final, qui jouera la finale. Comme à son habitude.