Partager:
Simone Inzaghi et Sergio Conceiçao, entraîneurs de l'Inter Milan et du FC Porto opposés mercredi en 1/8 de finale aller de Ligue des champions, se connaissent par coeur pour avoir joué côte à côte - et beaucoup gagné - en 2000 à la Lazio Rome.
Leur premier match ensemble à la Lazio leur avait même permis de soulever un trophée européen, fin août 1999 à Monaco: la Supercoupe d'Europe, décrochée aux dépens de Manchester United (1-0).
Simone Inzaghi, arrivé de Plaisance, débutait alors un long bail avec les Biancocelesti, où il resté quelque vingt ans comme joueur (jusqu'à la fin de sa carrière en 2010) puis comme entraîneur, chez les jeunes puis à la tête de l'équipe première de 2016 à 2021.
Sergio Conceiçao, arrivé un an plus tôt à la Lazio, était resté sur le banc à Monaco mais n'avait pas moins mérité cette Supercoupe d'Europe, ayant participé à la finale de la Coupe des vainqueurs de coupes remportée en mai.
Lors de cette saison 1999-2000, ils sont entrés dans l'histoire du club romain en réalisant le doublé scudetto-Coupe d'Italie. Le Portugais est ensuite parti à l'été 2000 à Parme dans le cadre de l'arrivée à Rome d'Hernan Crespo selon un transfert record pour l'époque (56 millions d'euros).
- Conceiçao a "beaucoup appris"' -
Conceiçao n'y est resté qu'un an avant de rejoindre l'Inter Milan, le club qu'il va défier mercredi à San Siro. Sous le maillot nerazzurro, l'ailier international portugais n'a pas étoffé son palmarès malgré un effectif de stars comptant Clarence Seedorf ou Ronaldo.
"Je me suis blessé en arrivant (à l'Inter, ndlr), je n'ai pas été aussi fort qu'à la Lazio ou à Parme, mais cela reste de beaux souvenirs", a-t-il admis mardi soir en arrivant à San Siro.
Sa route a ensuite brièvement recroisé celle d'Inzaghi pendant quelques mois à la Lazio, en 2003-04, avant qu'il ne retourne à Porto, son club de coeur.
L'actuel entraîneur des Dragons, âgé de 48 ans, ne cache pas à quel point ses années en Serie A ont compté dans sa formation d'entraîneur.
"Avec les différents entraîneurs que j'ai eus, en évoluant avec des joueurs énormes et en disputant le meilleur championnat du monde à l'époque, j'ai beaucoup appris", disait-il y a deux ans.
Physique et discipliné, le football que Conceiçao inculque à ses équipes rappelle celui de l'Atlético Madrid de l'Argentin Diego Simeone, lui aussi ancien coéquipier laziale.
Cela en fait un adversaire redoutable pour les clubs italiens depuis qu'il est assis sur le banc du FC Porto, en 2017.
Ses Dragons étaient sortis vainqueurs face à l’AS Rome en huitièmes de finale de C1 (2019) puis contre la Juventus (2021) au même stade de la compétition.
- Un cap pour Inzaghi -
Et la saison dernière, son FC Porto a récidivé en terminant devant l'AC Milan en phase de poules de C1 avant d'écarter... la Lazio, en barrage d'accession aux huitièmes de Ligue Europa.
Simone Inzaghi est donc prévenu: un sacré défi l'attend, contre un fin connaisseur du jeu italien, s'il veut passer pour la première fois le cap des huitièmes en C1, après deux échecs avec la Lazio contre le Bayern Munich il y a deux ans (1-4, 1-2) et l'Inter Milan contre Liverpool la saison dernière (0-2, 1-0).
"Je retrouve Sergio avec plaisir, on a partagé des victoires importantes", a souligné Inzaghi mardi en conférence de presse.
"Comme entraîneur, il fait de belles choses avec un jeu technique et physique et une équipe forte qui reste sur dix victoires de rang", a-t-il ajouté.
Alors que les Nerazzurri accusent un retard colossal (15 points) sur Naples dans la course au scudetto, Inzaghi va devoir confirmer son talent pour les coupes pour faire passer la déception auprès des tifosi et des dirigeants.
Il a certes conservé la Supercoupe d'Italie aux dépens de l'AC Milan (3-0) en janvier et peut en faire autant avec la Coupe d'Italie, avec des demi-finales programmées en avril contre la Juventus. Mais à 46 ans, arrive peut-être le temps de gagner aussi des galons en Europe, contre un adversaire moins huppé que le Bayern ou Liverpool.