Partager:
Alix Battard: Ce spectacle, "Andropause", est certainement celui qui parle le plus de vous. Pourquoi avez-vous mis autant de temps à parler de vous sur scène?
Bruno Coppens: "En fait, jouer avec les mots, c'est une sorte de fantaisie verbale qui m'a emmené dans des domaines où je pouvais incarner des personnages. J'ai fait une exilée fiscale française qui s'installe à Bruxelles, un Québécois… Tout ça parce que les mots m'y emmenaient. Et puis, c'est Myriam Leroy, qui a un peu travaillé avec moi en collaboration pour l'écriture, qui m'a demandé pourquoi je ne disais pas des choses sur moi. Je lui ai dit que je n'avais pas une vie à la Zola, dans les banlieues, compliquée. Elle m'a dit: raconte-moi ta vie. Et peu à peu, à force d'exemples… Par exemple, quand on parle de gestes pour la planète et d'urgence climatique. Moi, quand j'étais petit, à 6 ans, c'était un bain pour tout le monde. On était 8. Et j'étais le 7e. Les caleçons, on se les passait de frère en frère, donc zéro déchet à la maison."
Alix Battard: Vous êtes originaire de Tournai. Votre mère est d'origine flamande, vous étiez 8 enfants à la maison, une fille et 7 garçons. Votre père était très catholique. Cela vous a marqué cette éducation plutôt pieuse?
Bruno Coppens: "Le collège s'appelait Collège Notre-Dame de la Tombe. Ça commence bien. Six ans en internat, sans bracelet électronique. Et puis les Jésuites, avec le côté culpabilisant. Je crois que ça marque vraiment une vie. Le fait de bien faire, la morale, mais de façon excessive, sans liberté. Je pense que ça m'a beaucoup marqué."