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"J’ai pleuré tous les jours les larmes de mon corps": Muriel Robin dénonce l'homophobie dans le milieu du cinéma

Invitée de l’émission Quelle époque! ce samedi, Muriel Robin a évoqué le peu de reconnaisance de l'homosexualité au sein des carrières cinématographiques. 

C'est avec ferveur et assurance que l'actrice de 68 ans défend ses droits et sa place dans cette profession artistique. Selon elle, les acteurs homosexuels ayant réalisé de grandes carrières cinématographiques se comptent sur les doigts d’une main. "Judie foster, elle s’est tue pendant 30 ans, elle s’est caché. Et d’ailleurs, le jour où elle a fait son coming-out, elle dit "Et tant pis maintenant si mes films ne sortent plus dans trois mille salles, je vais pouvoir vivre mon amour au grand jour". (…) Si on pense à Ellen DeGeneres, quand elle a annoncée, suite à un épisode d’une série, qu’elle était homosexuelle, du jour au lendemain sa carrière s’est arrêtée. T’es blacklistée. C’est fini, terminé, elle n’a plus continué dans sa série". "Ce sujet-là", ajoute-t-elle, "il n'y a que moi qui peux le porter puisque je suis la seule au monde. Je connais les acteurs français homo, je sais qu'ils se taisent".

"On ne vaut rien"

La comédienne insiste également sur la problématique de la reconnaissance. "Il faut être désirable pour être reconnu. La jeune fille colle la photo de l’acteur dans sa chambre et le jeune homme colle celui de la fille, voilà. Il y a quelque chose de l’ordre du désir, consciemment ou inconsciemment. Donc ça veut dire que si on est homosexuel, on n’est pas désirable, on n’est pas pénétrable. Et quand on ne l’est pas, dans cette société et dans le cinéma, on ne vaut rien. Si vous êtes vieille, moche, si vous n’êtes pas désirable pour les hommes, on ne vaut rien".

"J’ai pleuré tous les jours les larmes de mon corps", confie-t-elle ensuite. "Il faut dire aux jeunes comédiens et comédiennes, il faut que les réalisateurs et les producteurs disent que ça ne vaut pas la peine qu’ils fassent ce métier. Je dis : positionnez-vous pour ne pas qu’ils vivent ce que j’ai vécu". "En 30 ans, vous m’avez vu dans deux comédies", une preuve de plus, selon elle, que le cinéma n’est pas suffisamment ouvert.

"Comme c’est un métier où il faut être désiré, si vous ne l’êtes pas, qu’est-ce que vous pensez de vous ? Comment vous faites pour vous aimer ? Et bien vous buvez, vous fumez, vous bouffez. Et après, on n’a plus envie de vous, mais ils ont bien raison", a-t-elle conclu, émue.

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