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Le tribunal administratif de Lille a validé jeudi en référé l'interdiction par la préfecture du concert du rappeur controversé Freeze Corleone qui devait se tenir le soir même au Zénith de la ville, soulignant les "appels à la violence qui sont de nature à inciter la haine" dans plusieurs chansons.
Parmi les paroles polémiques, le texte du morceau Haaland qui ferait référence à l'attentat de Nice de 2016: "En défense j’suis Kalidou, t’es Lenglet. Burberry comme un grand-père anglais. J’arrive dans l’rap comme un camion qui bombarde à fond sur la…" D'autres morceaux comme Baton Rouge - "J’arrive déterminé comme Adolf dans les années 30" ou encore Shakvat - "Je préfère être accusé d’antisémitisme que de viol comme Gérald Darmanin" - , comportent des punchlines considérées comme mal venues.
Visé par une enquête pour "apologie du terrorisme", le rappeur a contesté lors d'une autre audience, jeudi en début d'après-midi devant le tribunal administratif de Lyon, l'interdiction d'un autre de ses concerts, prévu samedi à la halle Tony-Garnier.
"Même si on est venus pour rien, ça montre aussi notre soutien à l'artiste", commente Célia Poulain, fan de Freeze Corleone qui s'est rendue devant le Zénith de Lille malgré l'interdiction d'un concert du rappeur controversé. Environ 80 personnes attendent dans le calme devant la salle de concert.
Autre concert annulé
La justice a validé vendredi l'interdiction par la préfecture du Rhône d'un concert du rappeur controversé Freeze Corleone qui devait se tenir samedi soir à Lyon, au lendemain d'une décision similaire à Lille.
"Le risque sérieux que soient tenus des propos de nature à porter de graves atteintes au respect des valeurs et principes, notamment de dignité de la personne humaine, (...), est constitué", a estimé le tribunal administratif de Lyon dans un jugement dont l'AFP a obtenu copie.
Le concert "s'inscrit dans un contexte tendu notamment à l'égard de la communauté juive en France, dont la préfète du Rhône démontre également la réalité sur le plan local", a ajouté le tribunal qui avait été saisi en référé.
Dénonçant une décision "surprenante", l'avocat du rappeur, Me Adrien Chartron, a immédiatement annoncé son intention de saisir le conseil d'Etat pour que le spectacle puisse avoir lieu.