Partager:
Cela ne vous aura pas échappé si vous êtes parents : les enfants (et surtout les adolescents) utilisent par moment des mots qui peuvent vous paraître totalement incompréhensibles.
Votre enfant baragouine une phrase incompréhensible qui va vous pousser à répondre : "quoi?" Et là, ni une ni deux, il répond : "Quoicoubeh !", parfois en répétant ce mot agrémenté d'une petite danse.
D'autres réponses toutes aussi incompréhensibles jalonnent le langage des jeunes d'aujourd'hui : "quikiriki" en réponse à "qui ?", "apayinye" en réponse à "hein ?", ou encore "commandant de bord" en réponse à "comment ?"
Vous avez peut-être également entendu "T'as les cramptés" sortit de la bouche de votre chérubin, vous laissant sans voix. Cela ne veut strictement rien dire : le but est de volontairement rendre fou l'adulte à qui la question est posée.
D'où ça vient ?
Cela fait des lustres que les jeunes utilisent leur propre langage. L'argot ou le verlan, vous avez fini par vous y habituer. Désormais, le langage des jeunes provient directement des réseaux sociaux. Et grâce à ces outils, tout va désormais plus vite.
"Un mot qui sort aujourd'hui va mettre quelques jours à se diffuser, alors qu'autrefois, c'était quelques jours, quelques mois", explique à France 3 Médéric Gasquet-Cyrus, maître de conférence en linguistique à l'université d'Aix-Marseille, auteur de "En finir avec les idées fausses sur la langue française".
Ainsi, le "quoicoubeh" provient du tiktokeur Camskolavache, qui est suivi par des dizaines de milliers de jeunes qui en usent et en abusent désormais sans aucune réserve, au grand désespoir de certains parents et professeurs.
Certains établissements scolaires bannissent aujourd'hui l'utilisation abusive de ces expressions : deux à trois heures de retenue selon l'expression utilisée.
Mais faut-il vraiment sanctionner les enfants pour usage excessif de "quoicoubeh"? "Cela fait nous sentir plus vieux, répond Médéric Gasquet-Cyrus à France info. Ce qu'il faut retenir, c'est que ce n'est ni bien ni mal : c'est normal. Il n'y a aucune raison de s'inquiéter : au contraire, lorsque les jeunes jouent avec le langage, c'est une bonne chose".
Allez, rassurez-vous, cette tendance disparaîtra aussi vite qu'elle est arrivée : on parie qu'aux grandes vacances, c'est terminé ?