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Depuis quelques jours, la Belgique est secouée par le blocage des grands axes routiers du pays. Transporteurs et agriculteurs ont franchi une nouvelle étape dans leur revendication, ils bloquent désormais les grands dépôts pétroliers du pays. Combien de temps les pompes à essence tiendront-elles sans approvisionnement journalier ? À Liège et dans le Hainaut, certaines sont déjà en panne sèche. Dans les provinces de Namur et du Luxembourg, il y en a en rupture de Diesel.
Les dépôts d'hydrocarbures de Feluy et de Wandre sont inaccessibles depuis le blocage des entrées du site par les camionneurs, entraînant des pénuries de carburant dans plusieurs stations-service. Une dizaine de stations-service sont d'ailleurs en panne sèche en région liégeoise et le même nombre en province de Hainaut à la suite de ces actions, a fait savoir mardi Olivier Neirynck, directeur technique de Brafco, la Fédération belge des négociants en combustibles et carburants.
Et les autres stations redoutent les heures qui viennent, car les réserves commencent à fondre comme neige au soleil. "Toutes les stations ont plus ou moins le même discours: il y a de l'inquiétude. Beaucoup d'entre elles ont entendu le signal d'alarme retentir. Un signal qui leur indique qu'il ne reste plus que quelques milliers de litre sdans les cuves. Donc ces pompes pourraient aussi être vides dès demain", a indiqué notre journaliste Julien Modave en direct du RTLinfo 19h.
Selon matele.be, plusieurs stations de Dinant et Havelange n'ont plus de diesel. Et à Ciney, la rupture est proche. "Si je ne suis pas réapprovisionné dans la nuit de mardi à mercredi, je serai en rupture mercredi", a indiqué le gérant sur matele.be. A Tournai, c'est la pompe Dats située chaussée de Bruxelles qui n'aurait plus de diesel.
"Une fois que le pays n’aura plus d’essence, plus rien ne va avancer"
Nos journalistes Sébastien Degrave et Gaetan Zanchetta sont partis à la rencontre des camionneurs qui ont bloqué l’accès du site de Feluy pour le RTLINFO 13H. Le plus grand dépôt d’hydrocarbures du pays est à l’arrêt depuis le blocage des entrées du site par les camionneurs. "C’est complètement bloqué, on laisse passer les camionnettes, les voitures et les services de secours s’ils y en a qui passent, sinon il n’y a plus aucun camion qui doit passer", nous a confié Marcel Staiesse, chauffeur de poids lourd.
En bloquant les allers et venues des camions citernes du site Total, les camionneurs souhaitent être entendus par le gouvernement. "C’est un point stratégique, car derrière ça il y a les avions, les carburants des pompes (...) une fois que le pays n’aura plus d’essence, plus rien ne va avancer", nous a expliqué Didier, chauffeur de poids lourds.
L’enjeu est de taille puisque si l’action est amenée à se prolonger les prochains jours, l’approvisionnement en hydrocarbures à l’échelle nationale peut être remis en cause.
L’effet domino de la taxe kilométrique
Cette mesure ne concerne pas seulement les grandes firmes de transports transnationaux mais aussi les petites infrastructures de transport qui vont voir leur fiscalité s’alourdir dans les mois à venir. "On ne demande pas de l’argent, on demande simplement de travailler dans des conditions correctes, qu’on laisse travailler les petites entreprises, les PME, les artisans, les entrepreneurs", nous a déclaré Sébastien Debrus, transporteur indépendant.
Le secteur des transports n’est pas le seul concerné, cette mesure a une répercussion sur l’ensemble des secteurs d'activité et le contribuable belge sera le premier à subir cette taxe avec une éventuelle inflation des prix de l’hydrocarbure ou encore des matières premières.
