(Belga) L'armée nigériane a incendié plusieurs villages et déplacé leurs habitants de force, dénonce Amnesty International vendredi. Les forces du pays réagissent aux attaques du groupe terroriste Boko Haram qui se multiplient depuis décembre dans le nord-est du pays.
La réponse de l'armée nigériane aux attaques du groupe djihadiste Boko Haram pourrait constituer des crimes de guerre, selon Amnesty. D'après les témoignages récoltés par les défenseurs des droits humains, les soldats nigérians ont contraint les habitants des villages de Bukarti, Matiri et Ngariri à monter à bord de camions. Plus de 400 personnes ont alors été emmenées jusqu'à un camp pour personnes déplacées, près de Maiduguri. Des images satellite confirment que presque tous les bâtiments des trois villages sont rasés, constate Amnesty. Quatre témoins ont déclaré que les soldats nigérians ont photographié des villageois marchant vers les camions, pour faire comme si l'armée les avait "sauvés", rapporte l'organisation. "Ces actes éhontés - raser des villages entiers, détruire délibérément des habitations civiles et déplacer de force leurs habitants sans aucun impératif militaire - doivent faire l'objet d'investigations en tant que possibles crimes de guerre", a déclaré la directrice d'Amnesty International Nigeria, Osai Ojigho. Selon les Nations unies, le conflit au nord-est du Nigéria a fait plus de 36.000 morts en 10 ans et environ deux millions de déplacés. Les violences se sont propagées au Niger, au Tchad et au Cameroun voisins. (Belga)
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