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Le président américain Donald Trump, testé positif au coronavirus, a été admis dans un hôpital de la banlieue de Washington "pour quelques jours". À un mois de l'élection, le président de la première puissance mondiale a quitté la Maison Blanche sans un mot, en portant en masque, pour rejoindre en hélicoptère l'hôpital de Walter Reed, dans la banlieue de Washington.
Régis Dandoy, politologue à l'ULB, nous éclaire sur les conséquences d'une telle hospitalisation à 30 jours de l'élection présidentielle.
- Avec Donald Trump à l'hôpital, qui dirige les Etats-Unis?
La constitution américaine est très claire. C'est toujours Donald Trump qui dirige les Etats-Unis, tant qu'il est en vie et tant qu'il est conscient pour prendre les bonnes décisions. C'est toujours lui qui est au pouvoir. Néanmoins, il y a un vice-président, Mike Pence, qui est là en cas de nécessité. Si les choses devaient se complexifier, il serait là pour remplacer Donald Trump et prendre les décisions.
- Cette contamination est un coup dur pour la campagne de Donald Trump. Cette hospitalisation ne risque-t-elle pas de tout bloquer à un mois de l'élection présidentielle?
Le Covid-19 était déjà en train de dominer toute la campagne. La situation sanitaire s'est imposée aux deux candidats. Ici, plus que jamais, on va toujours discuter du Covid-19, de la gestion de la crise sanitaire. C'est un pain béni pour le candidat démocrate Joe Biden qui, lui, a fait campagne sur la dangerosité du covid-19 et sur la nécessité de prendre des mesures le plus tôt possible et le plus fort possible. On voit que la situation lui donne raison. Donc le ton de la campagne va encore plus défavoriser Donald Trump et risque d'engendrer des catastrophes électorales à très court terme.
- Si jamais son état venait à s'aggraver, qu'est-ce que cela signifierait pour la campagne et pour l'élection?
À court terme, il a dû annuler toute une série de meetings, de réunions et rencontres avec les électeurs dans certains états-clés. On risque d'avoir une annulation ou une suppression des débats présidentiels planifiés entre lui et le candidat démocrate. Puis se pose la question des interventions dans les médias, de la stratégie. On sait très bien que beaucoup d'électeurs se décident à la dernière minute surtout dans les états-clés. Le calendrier électoral était déjà planifié des mois à l'avance, tout doit être revu à la fois pour Donald Trump et pour Joe Biden, qui va devoir adapter sa campagne et peut-être mettre l'accent sur certains états qui ne seront pas visités par Donald Trump.
- On peut imaginer un report des élections?
C'est impossible. D'une part parce que le système est assez rigide aux Etats-Unis, d'autre part parce que certains électeurs ont déjà voté. On continue le processus de vote et on verra le résultat électoral, indépendamment de l'état de santé de n'importe quel candidat.