Des chercheurs de l'Université catholique de Louvain vont s'envoler vers l'Alaska où des températures de 32°C ont été enregistrées le mois dernier. Les sols dégèlent pour la première fois depuis les millions d'années et les scientifiques belges seront les premiers à les analyser.
Dans une semaine, ces 4 chercheurs s'envoleront pour l'Alaska. Avec eux, il y aura tout le matériel nécessaire pour réaliser des prélèvements dans le sous-sol.
"Le plus difficile, cela va être d'échantillonner les sols et donc on a confectionné ces tubes pour pouvoir atteindre les sols qui sont gelés depuis des milliers d'années", explique Arthur Monhonval, bioingénieur à l'UCL. "C'est le rêve de tout le monde d'aller en Alaska comme ça, 3 semaines pour échantillonner des sols, la végétation, tout ça, c'est inédit", ajoute-t-il.
Eau, végétation, minéraux, lors d'une précédente mission dans la zone, une équipe avait déjà prélevé plusieurs centaines d'échantillons.
"Ici par exemple, un a un échantillon de la couche de surface, entre 0 et 5 centimètres, collecté le 5 mai 2018 à l'état gelé", explique Sophie Opfergelt, professeure de géologie à l'UCL.
À cette date, la saison du dégel ne faisait que commencer, et cette fois la mission débute après un été anormalement chaud.
"En fait, on arrive en fin de saison et donc au arrive au dégel maximal de la couche de surface. Donc cette couche dégèle tous les ans, et cette année particulièrement avec les températures extrêmes qu'on a rencontrées en Arctique", explique Elisabeth Mauclet, bioingénieure à l'UCL.
Du carbone dans le sous-sol
Si l'Alaska intéresse tant les chercheurs, c'est parce que son sous-sol contient du carbone, qui pourrait être libéré avec la fonte du permafrost, cette couche gelée depuis des millions d'année.
"La couche actuelle qui est stockée dans ces permafrost, c'est l'équivalent de deux foi la quantité qu'il y a dans l'atmosphère. Et les estimations actuelles précise qu'environ 5 à 15% de ces quantités pourraient être réémises d'ici la fin du siècle, sous forme de gaz à effet de serre", explique encore la professeure de géologie.
Le permafrost recouvre 25% de la Terre et un tiers de cette superficie pourrait fondre d'ici la fin du siècle, relâchant une quantité de gaz à effet de serre équivalente à celle actuellement émise par les Etats-Unis.
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