Décrivant des scènes d'une "extrême violence", le procureur antiterroriste Jean-François Ricard a donné samedi des détails sur le périple meurtrier de Mickaël Harpon au sein de la préfecture de police deux jours plus tôt. Voici le déroulé des faits et des minutes qui les ont précédés.
Des SMS échangés avec sa femme
Entre 11H21 et 11h50, soit trente minutes avant l'acquisition des couteaux, Mickaël Harpon a échangé avec son épouse de 38 ans 33 SMS au total. Il y tient, selon l'analyse de téléphonie mobile, des "propos à connotation exclusivement religieuse qui se sont terminés par ces deux expressions: "Allah akbar" puis "suis notre prophète bien aimé, Muhammad et médite le Coran". Des messages qui font écho "à deux témoignages recueillis dans le voisinage faisant état de propos similaires tenus au cours de la nuit par l'auteur des faits", selon le procureur antiterroriste.
Peu après midi, l'achat des couteaux
Après une matinée de travail, Mickaël Harpon est ressorti peu après midi de la préfecture de police.
"Il a acheté à 12H24, deux couteaux, un couteau de cuisine métallique de 33 cm muni d'une lame de 20 cm et un couteau à huître". En sortant, "il a entrepris un détour au cours duquel il a dissimulé sur lui les couteaux". Sur les images de vidéosurveillance de cette séquence visionnées par les enquêteurs, "son comportement ne trahit aucune fébrilité", a précisé le procureur.
7 minutes de tuerie
Le "périple meurtrier" de Mickaël Harpon a duré environ "sept minutes, entre son arrivée à son bureau à 12H53 et sa neutralisation à 13H00", a indiqué M. Ricard.
L'assaillant a d'abord tué deux personnes, un major de police âgé de 50 ans et un gardien de la paix de 38 ans, qui se trouvaient dans son bureau et y étaient restés pour déjeuner. Le premier "présente une large plaie à la gorge" tandis que le second a été touché "par de multiples coups de couteau dans la région thoraco-abdominale", a détaillé le procureur.
Il s'est ensuite "dirigé vers un autre bureau situé au même étage à l'intérieur duquel il a porté plusieurs coups de couteau à un agent administratif de 37 ans, dont deux devaient se révéler mortels".
Puis il "a tenté de pénétrer dans un autre local, heureusement fermé, où se trouvaient trois autres fonctionnaires en train de déjeuner", avant d'emprunter l'escalier menant à la cour de la préfecture. Là, "il a porté plusieurs coups de couteau à une fonctionnaire de police, gardien de la paix âgée de 39 ans, qui devait décéder des suites de ses blessures".
Au rez-de-chaussée, il s'en est pris à une adjointe administrative qui attendait l'ascenseur. Blessée grièvement à la gorge, son pronostic vital n'est plus engagé.
Dans la cour, après avoir "menacé avec son couteau une personne qui tentait en vain de le raisonner", l'agresseur "s'est trouvé ensuite à une douzaine de mètres d'un gardien de la paix stagiaire qui lui a intimé l'ordre de poser son arme". Après plusieurs sommations pour lui demander de se rendre, et voyant l'assaillant courir dans sa direction en pointant son couteau, le gardien de la paix a tiré à deux reprises et l'a abattu.
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