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Au premier regard, ses eaux cristallines du lac des Ciments en font la carte postale idyllique. Plusieurs pontons semblent même y attendre le plongeur. Mais ce jour de canicule d'août, à l'arrivée des gendarmes accompagnés par l'AFP, aucun intrus sur ses berges accidentées. Depuis 2019, un arrêté préfectoral permet de verbaliser ceux qui pénètrent sur le site "dangereux", dont "l'accès est strictement interdit au public".
"Il avait 22 ans. Il est mort noyé le 9 août 2020", rappelle un écriteau, placardé sur un arbre près de la gare de Nointel-Mours, habituel lieu de passage vers ce lac du Val-d'Oise, au nord de la capitale.
Un lac particulièrement dangereux
Car ses berges ne sont pas stabilisées, son dénivelé abrupt surprend les nageurs non confirmés et son eau particulièrement froide peut provoquer une noyade par hydrocution, selon les autorités.
"A deux mètres du bord, on tombe à 25 mètres de profondeur, et cela peut descendre à 10 degrés, alors qu'en surface on est à 26", avertit Bruce Titreville, responsable du site pour la Fédération française d'études et de sports sous-marins (FFESSM) qui a racheté le lac en 2015. "Vous prenez l'effet thermocline, qui est très radical: vous allez vous éloigner et puis peut-être avoir une crampe et là (...) vous coulez".
Le plan d'eau est désormais utilisé pour la formation à la plongée et l'entraînement des corps d'Etat, dont l'unité d'élite de la gendarmerie, le GIGN.
Des verbalisations
Cet été, les gendarmes comptabilisent une quarantaine de verbalisations, là où la fréquentation pouvait largement dépasser les 400 personnes par jour il y a deux ans.
Elles "venaient pour se baigner, faire la fête, des barbecues, pique-niquer", explique le commandant Picot de la brigade de gendarmerie de Persan, sur la rive jonchée de bris de verre.
Cinq personnes s'étaient noyées depuis 2013 dans les eaux turquoises du très profond lac des Ciments, à une quarantaine de kilomètres de Paris.