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Le gouvernement fédéral a confirmé vendredi en comité ministériel restreint sa décision de suspendre les deux lignes de Thalys jugées non rentables, celle d'Ostende et celle reliant Paris au départ de Liège, en passant par Namur, Charleroi et Mons.
La demande émane de la SNCB qui fait valoir les déficits constatés sur ces lignes pour justifier un abandon de leur exploitation. On savait la ligne d'Ostende déjà condamnée (elle n'attire presque pas de voyageurs) mais au nom de la clé de répartition dans le contrat de gestion de la SNCB, la dorsale wallonne était également menacée, même si les taux d'occupation y dépassent les 50% les vendredis, samedis et dimanches. Les autorités wallonnes se sont fait entendre ces derniers jours pour sauvegarder cette ligne empruntée notamment par nombre de cadres se rendant à Paris. Son exploitation est cependant déficitaire de 5 millions d'euros. La dorsale wallonne devait de toute manière être suspendue en raison de travaux dans les prochains mois et la ministre de la Mobilité Jacqueline Galant s'est engagée à cet égard à trouver des solutions de remplacement. Mais le kern de vendredi a confirmé une suspension des deux lignes Thalys qui étaient dans le collimateur, pour des "raisons économiques".
Le dossier reviendra à moyen terme sur la table du gouvernement. "Nous devrons, dans les prochains mois, analyser le dossier à la lumière du travail fourni par la SNCB. Il s'agit de voir comment rationnaliser, comment garantir un service de qualité dans un cadre durable et tenable", a commenté le Premier ministre Charles Michel. Allant un pas plus loin, le gouvernement wallon a regretté vendredi par communiqué "la décision unilatérale du gouvernement fédéral de supprimer le Thalys wallon". Sur Twitter, le ministre-président Paul Magnette a attaqué frontalement les réformateurs, demandant "à quoi sert le MR au fédéral?"
Le gouvernement wallon pressait le fédéral de maintenir le Thalys wallon
Le ministre-président wallon Paul Magnette avait plaidé mercredi matin, au comité de concertation, le maintien du Thalys wallon. De son côté, le ministre wallon des Travaux publics Maxime Prévot avait écrit à la ministre fédérale de la Mobilité Jacqueline Galant. "La Wallonie est en attente de cette décision. J'ai insisté sur l'importance de cette ligne sur le tissu socio-économique de la Région. Bon nombre d'entreprises wallonnes ont leur centre de décision à Paris, des cadres, des dirigeants, des travailleurs, utilisent cette ligne", a indiqué M. Magnette (PS) à l'agence Belga.
A la mi-février, le comité ministériel restreint avait examiné la suppression au 1er avril prochain du "Thalys flamand", une ligne peu fréquentée reliant Ostende à Paris via Bruges, Gand et Bruxelles, et que le patron de la SNCB Jo Cornu souhaitait supprimer. D'aucuns y liaient le sort du "Thalys wallon" (Liège, Namur, Charleroi, Mons, Paris), en raison des clés de répartition internes à la SNCB.
"Il existe des clés générales à la SNCB, mais il y a aussi des Wallons au sein du gouvernement fédéral", avait fait observer M. Magnette, en en appelant au MR sans le nommer. "Le seul parti francophone du gouvernement fédéral a l'occasion de montrer qu'il n'est pas sous le diktat flamand", avait renchéri Maxime Prévot (cdH), interrogé en plénière du parlement wallon par Jean-Marc Dupont (PS). La veille, M. Prévot avait déjà indiqué à Véronique Salvi (cdH) avoir écrit à Mme Galant pour défendre cette ligne décidée en 1991, "à une époque budgétaire bien plus compliquée qu'aujourd'hui". Il insistait sur l'enjeu "stratégique", qui devait primer à ses yeux sur "une vision comptable à court terme". "Le Thalys que l'on veut supprimer, c'est 136.470 voyageurs en 2014 qui ont généré une recette de 5.629.000 euros, avec un taux d'occupation supérieur à 50%, voire 60% les vendredis, samedis et dimanches", détaillait-il dans son courrier.
"Ce service au public a un certain coût, mais il n'a pas de prix pour ce qui concerne le soutien au développement de notre pays et de notre région", avait lancé M. Prévot devant les députés. Des "mesures temporaires" sont déjà envisagées par le cabinet de la ministre Galant pour cette liaison à grande vitesse "dans le cadre de Mons 2015", capitale européenne de la Culture.