(Belga) L'Association belge des victimes de l'amiante (Abeva) "se réjouit de l'initiative de la Flandre", dont le gouvernement a annoncé samedi un plan d'action pour débarrasser la Région de la présence d'amiante à risque dans les constructions d'ici à 2040. Mais "à quand un plan fédéral et wallon pour le retrait de l'amiante dans tout le pays?", demande son président Eric Jonckheere dimanche dans un communiqué.
D'après l'Abeva, en Belgique, près de 900 personnes meurent chaque année des maladies liées à l'amiante. L'initiative du gouvernement flamand est "ambitieuse mais nécessaire pour éviter des drames humains dans le futur", considère M. Jonckheere. Cependant, beaucoup reste à faire pour prévenir toute nouvelle contamination dans l'ensemble de la Belgique. Pour l'association, les écoles devraient être la priorité. "Nous ne pouvons admettre que les enseignants et têtes blondes, qui sont en contact quotidien avec l'amiante, puissent devenir les victimes de demain. Les faux plafonds en Pical contiennent 80% d'amiante et ce sont eux qui, après avoir été posés il y a 30 ans et plus, s'effritent. Nous proposons le lancement d'une grande opération 'Let's make our schools Pical free", suggère Eric Jonckheere. Le désamiantage d'un mètre carré revient à 1.500 euros en moyenne. L'Abeva estime qu'Eternit, multinationale belge, devrait participer à ces coûts après avoir "engrangé des milliards de francs belges dans la vente de ses produits à base d'amiante". En mars 2017, la cour d'appel de Bruxelles avait condamné Eternit à payer 25.000 euros de dommages et intérêts à la famille de Françoise Jonckheere, la mère du président de l'Abeva, décédée en 2000 d'un cancer de la plèvre dû à l'inhalation de poussière d'amiante. Dans son arrêt, la cour a jugé que l'entreprise savait depuis les années 70 que l'amiante était hautement cancérigène mais n'avait pas pris les mesures de sécurité adéquates afin de protéger ses travailleurs ainsi que les riverains de l'usine. (Belga)
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