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(Belga) A l'occasion de la journée de l'Europe, environ 80 personnes, selon l'estimation de la police de Bruxelles-Ixelles, ont manifesté dimanche après-midi, de 14h00 à 16h00, place du Luxembourg, devant le parlement européen à Bruxelles, pour réclamer une loi européenne sur le climat plus forte que celle dessinée par l'accord provisoire du 21 avril dernier.
De multiples pancartes portaient des messages comme "Changeons le système, pas le climat", "Plantez des arbres, ne cultivez pas la peur", "Urgence climatique = Urgence sociale", "Pas de nature, pas de futur" ou encore "Pour une loi européenne sur le climat plus forte". "C'est la journée de l'Europe et on voulait que ne soit pas seulement rappelé le passé de cette union, qui s'est appelée dans ses origines la Communauté européenne du Charbon et de l'Acier (CECA), mais aussi parler de l'avenir d'une Europe neutre en carbone", a déclaré Larry Moffet, un représentant du mouvement Rise for Climate Belgique, à l'initiative du rassemblement. "La loi européenne telle que négociée par le parlement, la commission et le conseil européens n'est pas suffisante pour respecter l'accord de Paris. On a annoncé 55% net de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2030, par rapport aux niveaux de 1990, mais c'est en réalité 52,8% et une réduction supplémentaire grâce aux plantations d'arbres ou aux technologies développées pour capter le CO2". A travers la pétition de Rise for Climate Belgium, lancée le 29 avril, plus de 19.000 signataires demandent entre autres aux députés européens, à la Commission européenne et aux chefs d'Etats qui composent le Conseil européen d'augmenter cet objectif jusqu'à 65%, de faciliter les poursuites judiciaires contre les pollueurs et les Etats dont les politiques demeureraient insuffisantes, ou de couper les subventions publiques des industries pétrolières et de charbon. Lors des discours, Olivier De Schutter, professeur de droit à l'Université catholique de Louvain et rapporteur des Nations Unies sur l'extrême pauvreté et les droits humains, a soulevé les incohérences entre les ambitions du Pacte vert européen et d'autres politiques européennes rétrogrades au regard de l'environnement, comme celle de la politique agricole commune jugée trop favorable aux grandes exploitations industrielles ou le traité international sur la charte de l'énergie, signé par l'Union européenne, qui permet aux investisseurs du secteur de l'énergie de réclamer des dédommagements aux Etats s'ils s'estiment lésés par les changements politiques en faveur des énergies renouvelables. Il a aussi été question de la loi Climat et résilience, adoptée mardi en première lecture à l'Assemblée nationale française, qui suscite une protestation populaire en France pour décrier la faiblesse de ses propositions. En fin de mobilisation, les manifestants sont allés scander quelques slogans à l'entrée du parlement européen, avant de retourner sur la place du Luxembourg pour réaliser une chorégraphie sur la chanson Jerusalema. (Belga)