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Dans une pharmacie à Namur, des étagères sont pleines à craquer. A l’intérieur, il y a des antibiotiques qui se vendent habituellement très facilement en cette période. Cette année, pratiquement personne ne les achète.
"Voilà typiquement le genre d’antibiotiques qu’on utilise dans les maladies saisonnières hivernales et qu’on a le plaisir de moins délivrer ces temps-ci", indique Arnaud Lambert, pharmacien, en tenant une boîte de médicaments dans sa main.
Grâce aux gestes barrière
Selon l’association pharmaceutique belge, les ventes d’antibiotiques ont chuté de 30% en 2020. Grippe, gastroentérite, bronchite et autres maladies hivernales sont moins virulentes actuellement. C’est l’effet des gestes barrière."Comme on se lave régulièrement les mains avant et après de passer à table, qu’on ne se serre plus la main, qu’on ne se fait plus la bise te qu’on porte le masque, ces bactéries ne savent pas passer d’un hôte à un hôte. Du coup, il y en a nettement moins", assure le pharmacien.
"On a constaté dans l’hémisphère sud que l’épidémie de grippe était pratiquement plate et ça c’était vraisemblablement lié aux geste barrière qui sont aussi appliqués là-bas. Le port du masque, la distanciation sociale, le lavage des mains, etc.", confirme Alain Chaspierre secrétaire général de l’association pharmaceutique belge.
Même constat pour les Belges que nous avons croisé ce vendredi après-midi. Ces derniers temps, ils tombent moins souvent malades. "Jusque maintenant même pas un rhume, rien du tout", se réjouit une dame âgée. "Je me rends compte en effet que depuis le premier confinement j’ai attrapé moins de maladies, de rhumes ou de maux de tête", confirme un homme masqué.
Mais les symptômes dépressifs en hausse
De manière générale, l’agenda des généralistes s’est dès lors allégé. Il y a moins de certificats à délivrer et moins de malades à soigner. En revanche, les symptômes dépressifs sont en hausse. "J’ai eu plusieurs patients hospitalisés en psychiatrie sur des décompensations psychotiques même parfois assez sévères. Lors du premier confinement c’était flagrant et ici à nouveau il y a des gens tout à fait "normaux" qui présentent des symptômes d’anxiété ou d’angoisse plus importante, qui virent même parfois sur le psychiatrique", dévoile Etienne Maniquet, médecin généraliste.
Après le premier confinement, de nombreux médecins avaient déjà observé une baisse de consultations. Ils rappellent l’importance d’être suivis et de se soigner malgré le contexte de crise.
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