Accueil Actu

Confinement ou déconfinement, un débat dangereux pour la santé: "C'est tout sauf clair", selon ce médecin

Les mesures de confinement en Belgique pour endiguer la propagation du coronavirus sont toujours d'actualité. Pourtant, des envies de déconfinement se font ressentir depuis quelques jours, avec l'apparition du beau temps, l'annonce du déconfinement d'autres pays, ou encore la composition d'un groupe d'experts chargés d'évaluer les possibilités de sortie de la crise.

Quand pourra-t-on sortir du confinement ? Le débat est ouvert depuis la composition d'un groupe d'experts chargés de préparer le déconfinement en Belgique. Cela fait désormais un mois que la population du pays est contrainte de rester chez elle et limiter ses déplacements au strict nécessaire. 

Ce confinement commencerait-il à taper sur le système de certains ? Le débat était en tout cas ouvert ce matin dans l'émission C'est pas tous les jours dimanche. Parmi les invités de Christophe Deborsu : le docteur Thomas Orban, président du Collège de Médecine générale francophone de Belgique. L'animateur lui a demandé son avis quant au déconfinement : "Faudrait-il songer à reprendre le travail, pour le moral des troupes ?

La réponse est sans équivoque. "Je pense surtout qu'il faut des messages clairs", débute le docteur Orban. "La population a besoin de comprendre où on va, comment on y va, et avec qui on y va. Aujourd'hui, où on va ? Ce n'est pas clair dans les messages. Comment ? C'est pas clair. Et avec qui ? On a 10.000 comités d'experts en Belgique. C'est tout sauf clair."

"C'est notre comportement qui modifie la courbe, et non pas l'inverse."

L'autre problème majeur, selon le docteur, c'est que le déconfinement est tellement sur le bout des lèvres de chacun, que ce débat risque de laisser penser à la population que le déconfinement est déjà entamé. Avec le risque donc de voir des personnes sortir de plus en plus de chez elles et ralentir l'effort commun pour stopper la propagation du virus. 

"J'ai vu sur des plateaux de télévision des hommes politiques parler de déconfinement comme si c'était l'étape de demain", poursuit le médecin via vidéo conférence. "L'étape d'aujourd'hui, c'est de continuer nos efforts. C'est notre comportement qui modifie la courbe, et non pas l'inverse."

Deux pensées à contresens

Le problème actuel, finalement, est cette opposition de deux manières de penser. D'un côté, le système de santé, les risques sanitaires pour la population, et la limitation des décès. De l'autre, la pensée économique, la peur de paralyser le pays, voir une série de secteur en difficulté, et le système économique s'effondrer. Pour Roland Duchâtelet, président du groupe Elex et multimillionnaire, il serait urgent de penser au déconfinement. "Les personnes actives, les personnes suffisamment jeunes, doivent reprendre leur activité assez rapidement", avance Roland Duchâtelet. "Il faut scinder les personnes de moins de 50 ans, et les personnes plus âgées, qui devront rester en confinement plus longtemps."

Selon lui, si l'économie ne reprend pas prochainement, le système économique prend énormément de risque pour son futur, et pour sa reprise. "Il faut entamer le déconfinement graduel, avec beaucoup de précaution, et le dépistage et le traçage des malades", conclut Duchâtelet. 

Avec le risque, finalement, de voir la courbe de contaminations et de décès reprendre de plus belle à tout moment. Mais pour l'économie du pays, et selon plusieurs secteurs, dont l'Horeca, qui souffre le plus économiquement de sa mise à l'arrêt, c'est un risque qu'il faudra prendre à un moment. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous