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Une pétition à l'initiative d'Amnesty International vise à interpeller le Premier ministre Alexander De Croo sur les violations des droits humains dont sont victimes les personnes âgées, en Belgique comme dans d'autres régions troublées du globe. Ouverte aux signatures vendredi, à la veille de la Journée internationale des personnes âgées, la lettre plaide pour que le pays "s'engage fermement" en faveur d'une nouvelle Convention des Nations unies sur les droits des ainés.
Un sondage commandité l'an dernier par l'organisation de défense des droits de l'Homme pointait qu'en Belgique plus d'un senior sur quatre est confronté à au moins un type de maltraitance et que sept sur dix sont victimes de préjugés en raison de leur âge. La pétition rappelle encore que pendant la crise sanitaire, des mesures adéquates ont été prises bien trop tard dans les maisons de repos et "ceci a entraîné de nombreuses violations des droits humains des personnes âgées, dont le droit à la vie, le droit à la santé et le droit à la non-discrimination".
"Ils sont victimes de stéréotypes"
"Les seniors en Belgique et ailleurs font face à l'exclusion sociale, économique et politique, ainsi qu'à des obstacles en matière de soins de santé et d'accès à d'autres services essentiels. Ils et·elles sont victimes de stéréotypes, de préjugés et de discrimination en raison de leur âge. Ces croyances, jugements et attitudes discriminantes envers les aînés, aussi appelés âgisme, ont pour conséquence grave de mettre ces personnes à l'écart du reste de la société, empêchant de les considérer comme détentrices de droits", signale la lettre au gouvernement belge.
"Ce drame, qui touche tous les pays de la planète, ne peut plus durer ; des solutions mondiales doivent être mises en œuvre le plus rapidement possible", fustige Julie Capoulade, chargée de campagne pour la section belge francophone d'Amnesty International. Avec cette pétition lancée vendredi, l'ONG appelle la Belgique "à agir de manière décisive", d'autant plus que le pays est membre du Groupe de travail des Nations unies sur le vieillissement.
"Il n'existe tout simplement pas de traité international cohérent, complet et intégré qui protège les droits des personnes âgées, alors même qu'il existe des traités qui protègent les droits spécifiques d'autres groupes de personnes qui ont besoin d'une protection particulière", précise Julie Capoulade. Comme ce groupe de travail, de même que le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Amnesty préconise la création d'un nouvel instrument international spécifique, visant à promouvoir et à protéger les droits et la dignité des personnes âgées. En joignant leur adresse électronique à la lettre accessible en ligne sur le site de l'organisation, les signataires de la pétition demandent au Premier ministre que les autorités belges participent activement aux négociations en cours à cet égard, collaborent aux travaux confiés à ce groupe de travail et s'expriment publiquement en faveur d'une nouvelle Convention des Nations unies sur les droits des personnes âgées.
L'ONG s'est fixé pour but la récolte d'au moins 20.000 signatures de soutien sur le sujet.